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Rencontre

La taekwondoïste Zakia Khudadadi, une Française debout pour les femmes afghanes

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La médaillée paralympique, qui a fui Kaboul en 2021 après la prise de la ville par les talibans, est devenue française le 28 octobre. Elle appelle le monde à soutenir les Afghanes interdites de sport.

Zakia Khudadadi à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, le 6 septembre 2025. (Daniel Perron/Hans Lucas. AFP)
Par
Mortaza Behboudi
Publié le 01/11/2025 à 16h39

C’est un matin qui restera dans sa mémoire. Ce mardi 28 octobre, à 10h 30, dans un petit bureau de la mairie de Vincennes (Val-de-Marne), Zakia Khudadadi a enfin posé ses doigts sur un passeport français, comme on prend possession d’un horizon. Elle dispose enfin d’un document qui dit qu’elle peut voyager, et revenir. Zakia le tient avec précaution, comme on tiendrait une promesse fragile : celle de pouvoir exister sans devoir demander la permission.

A 25 ans, la taekwondoïste s’apprête à faire son premier voyage avec sa nouvelle nationalité. Direction Lisbonne, où elle recevra le prix Nord-Sud du Conseil de l’Europe, en compagnie de l’équipe olympique et paralympique des réfugiés, remis par le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa. «Maintenant, je n’ai plus de stress pour participer aux compétitions. A présent, je représenterai la France», dit-elle dans un sourire, assise au terminal 2F de Roissy.

Papiers, files d’attente, refus

Avant d’être championne, Zakia a été une jeune femme en fuite. Le 18 août 2021, elle quitte l’Afghanistan, cachée sous une burqa, se faisant passer pour une femme enceinte afin d’échapper aux contrôles des talibans qui ont pris la capitale, Kaboul, trois jours auparavant. A Paris, elle découvre un autre type d’épreuve, celle des papiers, des files d’attente, des refus.

Mais Zakia n’a jamais cessé . L’exil est devenu un moteur. En France, elle a trouvé un rythme et une équipe, l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). Là, entre entraînemen