Les Etats-Unis ont annoncé lundi soir un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour soutenir l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présenté par le président Joe Biden le 31 mai. «De nombreux dirigeants et gouvernements, y compris dans la région, ont appuyé ce plan et nous appelons le Conseil de sécurité à se joindre à eux pour appeler à [sa] mise en œuvre sans délai et sans nouvelles conditions», a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield. Le projet de texte note qu’une application «rapide» de l’accord permettrait «un cessez-le-feu, le retrait des forces israéliennes des zones peuplées de Gaza, la libération des otages, une augmentation de l’aide humanitaire, le rétablissement des services de base et le retour des civils palestiniens dans le nord de Gaza». Il soutient aussi la solution à deux Etats. Lundi, les pays du G7 ont par ailleurs annoncé soutenir ce plan de cessez-le-feu, et demandé au Hamas de l’accepter.

Les autorités israéliennes combattent ce mardi d’intenses feux de forêts dans le nord du pays. Ces derniers se sont déclarés lundi peu après des tirs de roquettes et des chutes de drones armés lancés depuis le Liban voisin, la frontière étant le théâtre d’échanges de tirs quasi quotidiens entre Israël et le Hezbollah libanais, allié du Hamas. Plusieurs résidences de la ville de Kiryat Shmona ont dû être évacuées. «Six soldats réservistes ont été légèrement blessés par l’inhalation de fumée et transférés à l’hôpital pour recevoir des soins médicaux», a ajouté l’armée israélienne, assurant «qu’aucune vie humaine» n’était en danger «à ce stade». En représailles à ces tirs, l’armée israélienne a revendiqué des frappes aériennes sur des éléments relevant selon elle du Hezbollah, dans le sud du Liban.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a jugé ce mardi «inconcevable» que plus de 500 Palestiniens aient été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre. «Comme si les événements tragiques survenus en Israël puis à Gaza au cours des huit derniers mois ne suffisaient pas, la population de la Cisjordanie occupée est également soumise, jour après jour, à une effusion de sang sans précédent. Il est inconcevable que tant de vies aient été fauchées de manière aussi gratuite», a-t-il regretté dans un communiqué. Au cours de la même période, 24 Israéliens, dont huit membres des forces de sécurité israéliennes, ont été tués en Cisjordanie et en Israël lors d’affrontements ou d’attaques présumées de la part de Palestiniens de Cisjordanie, a-t-il également souligné.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas il y a bientôt huit mois, 36 550 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne, dans un nouveau bilan publié ce mardi. Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il précisé, faisant également état de 82 959 personnes blessées dans le territoire palestinien depuis le début du conflit le 7 octobre.

En visite à Beyrouth depuis lundi, le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri - qui a pris le poste après la mort d’Hossein Amir-Abdolahian dans un crash d’hélicoptère ayant aussi provoqué la mort du président Raïssi - a rencontré le chef du mouvement islamiste libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé la formation pro-iranienne ce mardi. Dans un communiqué, le Hezbollah a affirmé que les deux officiels ont discuté des «derniers développements politiques et sécuritaires dans la région, notamment sur les fronts de Gaza et du Liban et les solutions proposées» pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. Lors d’une conférence de presse lundi soir, Ali Bagheri a estimé, en réponse à une question sur la réaction de l’Iran au plan pour un accord de cessez-le-feu présenté par le président américain Joe Biden le 31 mai, qu’il valait mieux que Washington arrête son aide à Israël.

La ville du sud-ouest du Japon a préféré ne pas convier de représentant de l’Etat hébreu pour le moment à la cérémonie pour la paix qu’elle organise chaque année le 9 août, en hommage aux victimes de son bombardement atomique en 1945. «Nous avons suspendu l’envoi d’une lettre d’invitation» à l’ambassadeur d’Israël au Japon, a déclaré lundi le maire de Nagasaki, Shiro Suzuki, lors d’une conférence de presse. A la place, la ville lui a envoyé une lettre «appelant à un cessez-le-feu immédiat» dans la bande de Gaza. L’élu a aussi justifié cette suspension par le souci d’éviter d’éventuels «incidents» lors de la cérémonie, du fait de «la situation humanitaire critique à Gaza» et des tensions qu’elle provoque dans de nombreux pays. Nagasaki a en revanche invité le représentant de la Palestine au Japon, comme chaque année.