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Point du jour

La trêve à Gaza toujours en suspens, violences sur des campus américains… Ce qu’il faut retenir du conflit au Proche-Orient ce mercredi 1er mai

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mercredi 1er mai.
Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er mai 2024. (Hatem Khalid/Reuters)
publié le 1er mai 2024 à 17h31

Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Le Hamas réserve sa réponse à la proposition de trêve israélienne…

Le mouvement islamiste répondra «dans très peu de temps». Souheil al-Hindi, membre du bureau politique de l’organisation terroriste ne veut pas «fournir d’heure ou de jour précis» mais il assure que la réponse sera «claire». «Le Hamas est ouvert à toute discussion avec la médiation» et «à toutes les initiatives pour mettre fin à la guerre […] mais sous réserve de conditions très claires auxquelles on ne peut renoncer», en premier lieu «la cessation des hostilités et le retrait total de l’occupant de la bande de Gaza», a-t-il précisé. Selon le site d’information américain Axios, dans la dernière version du projet d’accord de trêve, Israël propose uniquement de discuter d’un «retour à un calme durable» à Gaza après la libération d’otages. Mais dans le même temps, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a de nouveau dit vouloir lancer «avec ou sans accord» de trêve un assaut terrestre à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens. «Monsieur Nétanyahou parle avec arrogance, défi et insistance de continuer la guerre», note Souheil al-Hindi. «Le Hamas et les autres mouvements de résistance palestiniens ont tout intérêt à mettre fin à cette guerre insensée imposée au peuple palestinien, qui a tout détruit. Mais pas à n’importe quel prix».

… malgré la pression des Etats-Unis

«Nous sommes déterminés à obtenir un cessez-le-feu ramenant les otages chez eux et à l’obtenir maintenant. Et la seule raison pour laquelle cela ne se ferait pas, c’est le Hamas», a déclaré Antony Blinken à Tel-Aviv, en rencontrant le président israélien Isaac Herzog. «Il y a une très bonne proposition sur la table actuellement. Le Hamas doit dire oui», a encore déclaré plus tard Antony Blinken à des manifestants israéliens hostiles à la guerre dans la bande de Gaza, qui l’ont accueilli chaleureusement. Mardi, il avait déjà mis la pression sur le Hamas, l’exhortant à accepter «sans plus tarder» cette proposition «extraordinairement généreuse de la part d’Israël». Le secrétaire d’Etat a aussi rencontré, mercredi après-midi, le chef de file de l’opposition en Israël, Yaïr Lapid. Ce dernier a souligné que la balle était aussi dans le camp du Premier ministre israélien. Benyamin «Nétanyahou n’a aucune excuse politique pour ne pas conclure un accord pour la libération des otages», a-t-il déclaré sur X, «il dispose d’une majorité au sein de la Nation, d’une majorité à la Knesset, et, si nécessaire, je veillerai à ce qu’il dispose d’une majorité au sein du gouvernement».

Nuit de violence sur des campus américains

Les manifestants barricadés depuis vingt-quatre heures dans un bâtiment de l’université Columbia à New York ont été délogés par la police mardi dans la soirée. A l’Université de Los Angeles (UCLA), la police est aussi intervenue mais pour protéger les bloqueurs cette fois. Des contre-manifestants sont venus s’en prendre aux militants pour la paix à coups de bâton, de feux d’artifice, et de gaz lacrymogène. Les heurts qui ont débuté juste avant l’aube et ont duré environ deux heures, selon des témoins. «La violence en cours à l’UCLA est absolument abjecte et inexcusable», a fustigé la maire de Los Angeles, Karen Bass. La Maison Blanche a condamné mercredi «le petit pourcentage d’étudiants qui provoquent du désordre». «Les étudiants ont le droit d’aller en cours et de se sentir en sécurité», a encore déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l’exécutif, lors d’une conférence de presse, en ajoutant : «Nous allons continuer à souligner qu’il faut dénoncer l’antisémitisme.»

Blinken s’oppose à un assaut israélien sur Rafah

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a répété à Jérusalem au Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, l’opposition de Washington à un assaut israélien sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon un porte-parole du département d’Etat. Lors d’un entretien avec Benyamin Nétanyahou, Antony Blinken a «réitéré la position claire des Etats-Unis à propos de Rafah», a déclaré Matthew Miller, au sujet de l’offensive terrestre sur la ville, à laquelle le Premier ministre israélien refuse de renoncer malgré l’opposition de l’ONU et de nombreuses capitales, qui craignent un carnage parmi les quelque 1,5 million de civils qui s’y entassent, en grande majorité des déplacés.

Plus de destructions à Gaza qu’en Ukraine

Il y a plus de débris et gravats à déblayer à Gaza qu’en Ukraine, a affirmé mercredi le responsable des opérations de déminage de l’ONU pour l’étroit territoire palestinien pilonné sans relâche par Israël dans sa guerre contre le Hamas. «Pour mettre cela en perspective, le front en Ukraine fait 600 miles (un peu moins de 1 000 kilomètres) de long et Gaza c’est 25 miles de long (soit 24 fois plus petit, ndlr)», a expliqué Mungo Birch, qui est responsable du service d’action de l’ONU contre les mines (UNMAS) à Gaza, lors d’un point de presse à Genève. Mais la masse de débris (37 millions de tonnes, ou 300 kilogrammes par m², selon une estimation faite à la mi-avril par l’ONU), n’est pas le seul problème. «Ces décombres sont probablement fortement contaminés par des UXO (munitions non explosées), mais leur nettoyage sera encore compliqué par d’autres dangers présents dans les décombres», explique Mungo Birch. Ainsi, «on estime qu’il y a plus de 800 000 tonnes d’amiante, rien que dans les décombres de Gaza», ajoute le responsable. Ce produit très dangereux pour la santé exige des précautions particulières.

La Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

«Demain, les relations diplomatiques avec l’État d’Israël seront rompues», a annoncé Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, dans un discours prononcé devant ses partisans à Bogota. Gustavo Petro avait déjà, le 20 février, accusé Israël de commettre un «génocide» des Palestiniens dans la bande de Gaza, exprimant alors sa «pleine solidarité» avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva plongé dans une crise diplomatique pour avoir dressé une comparaison entre l’offensive israélienne et l’extermination des Juifs par les nazis. Le Brésil et la Colombie soutiennent la procédure historique intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948. Gustavo Petro avait ensuite annoncé suspendre l’achat d’armements fabriqués par Israël, l’un des principaux fournisseurs des forces de sécurité du pays sud-américain, réitérant ses affirmations concernant «un génocide» en cours à Gaza qui «rappelle l’Holocauste même si les puissances mondiales n’aiment pas le reconnaître».