La rédaction de Libération résume les principales actualités du jour sur la situation au Proche-Orient. Le point précédent est à lire ici.
Une équipe turque pour rechercher les corps à Gaza
Une équipe de 81 membres de l’agence de gestion des catastrophes Afad a été dépêchée par la Turquie pour rechercher des corps dans la bande de Gaza. Les secouristes, actuellement positionnés à la frontière côté égyptien, attendent le feu vert d’Israël pour entrer dans le territoire palestinien, a indiqué ce vendredi un haut responsable turc. «Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines», a-t-il ajouté, précisant que leur mission porte sur la recherche de corps de victimes «israéliennes comme palestiniennes».
«Initialement, Israël ne souhaitait pas que des équipes turques mènent des opérations de recherche» à Gaza, compte tenu de la proximité d’Ankara avec le Hamas, a poursuivi le responsable turc sous couvert d’anonymat. Selon une source du mouvement islamiste, qui a réaffirmé son engagement à restituer toutes les dépouilles d’otages, «la délégation turque est attendue à Gaza dimanche».
Cisjordanie : un enfant de 11 ans tué par des tirs israéliens
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a annoncé qu’un garçon de 11 ans, Mohammad Hallaq, avait été tué par Tsahal jeudi soir, en Cisjordanie occupée. Les forces israéliennes n’ont confirmé ni l’identité ni l’âge de l’enfant, mais confirment avoir tiré sur des personnes leur lançant des pierres.
«L’enfant était devant sa maison, et la patrouille de l’armée est passée, […] les jeunes étaient dans la rue, et [l’armée] leur a tiré des gaz lacrymogènes dessus», a indiqué l’oncle de Mohammad Hallaq. Selon les autorités palestiniennes, au moins trois mineurs ont déjà été tués avant lui par des tirs israéliens en Cisjordanie occupée depuis le printemps : Omar Muhammad Saadeh Rabee, un Américano-Palestinien de 14 ans en avril, Youssef Fouad Abdoulkarim Foqahaa, également âgé de 14 ans, en juin, et Ibrahim Majed Ali Nasr, 15 ans, en juillet.
Pour l’ONU, remédier à la famine à Gaza «prendra du temps»
Remédier à la situation de famine dans la bande de Gaza «prendra du temps», a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM), appelant à l’ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour «l’inonder de nourriture».
«Les conditions à Gaza sont extrêmement difficiles. L’accès routier, la capacité d’entreposage, le fait que la communauté se déplace et que les gens rentrent chez eux, l’approvisionnement alimentaire dont nous avons besoin à grande échelle… Nous sommes encore loin du compte», a expliqué Abeer Etefa, porte-parole du PAM. Seuls deux points d’accès à l’enclave sont pour l’instant opérationnels, Kerem Shalom (Sud) et Kissoufim (Centre-Est). Selon Abeer Etefa, l’urgence réside dans «l’ouverture des cinq points de passage frontaliers» : «Il est crucial de rendre ces ouvertures effectives afin de pouvoir acheminer des dizaines de milliers de tonnes d’aide prépositionnées», a confirmé Jens Laerke, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Cinq points de distribution sont actuellement opérationnels. L’objectif du programme est d’en déployer 145.
Les épidémies «hors de contrôle» dans l’enclave
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti jeudi soir que la propagation des épidémies dans la bande de Gaza était «hors de contrôle», alors que seuls 13 des 36 hôpitaux du territoire fonctionnent partiellement. La directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, Hanan Balkhi, pointe du doigt un système de santé «démantelé» à Gaza, et une tâche «colossale».
«La propagation des maladies infectieuses est devenue hors de contrôle, qu’il s’agisse de la méningite ou du syndrome de Guillain-Barré [affection rare dans laquelle le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques, ndlr], les diarrhées, les maladies respiratoires», a-t-elle dit, ajoutant : «Beaucoup d’enfants nés au cours des deux dernières années n’ont, je suppose, reçu aucune dose de vaccins.»