Il a fallu déployer un exercice d’équilibrisme diplomatique pour qu’Emmanuel Macron reçoive le président syrien Ahmed al-Charaa, ce mercredi 7 mai à Paris : concilier l’engagement de la France à soutenir la Syrie post-Assad et les nécessaires précautions de sécurité pour accueillir un ex-chef jihadiste, toujours considéré comme un terroriste par l’ONU. Le nouveau maître de Damas, dont la France accueille la première visite hors du Moyen-Orient, est présenté par l’Elysée comme le «président intérimaire des autorités syriennes de transition». Et, comme lors de ses déplacements ces dernières semaines dans plusieurs pays arabes, il a fallu demander une exemption des Nations unies pour lever son interdiction de voyager et atteindre Paris. «Ne pas engager le dialogue avec ces autorités de transition, […] ce serait être irresponsable vis-à-vis des Français et surtout ce serait tapis rouge pour Daech», a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, mardi sur RTL.
Pour définir la politique de la France vis-à-vis de la Syrie en transition, l’Elysée met en avant les mots de «constance» et «exigence». Sa position d’opposition continue au régime de Bachar al-Assad depuis 2011, refusant la tentation de normalisation qui progressait ces dernières années parmi les pays européens, vaut à Paris la confiance des Syriens et de leurs nouvelles autorités. Forte de cet «engagement historique en soutien des Syriennes et Syriens qui aspirent à