«Les soldats […] ont achevé leur mission, qui a duré environ deux semaines, dans la zone de Choujaïya», a annoncé l’armée israélienne dans un communiqué militaire mercredi 11 juillet au soir. Les opérations dans ce quartier de l’est de la ville de Gaza, lancées le 27 juin, ont permis le démantèlement de «huit tunnels», l’élimination de «dizaines de terroristes», ainsi que la destruction de «base de combats et d’immeubles piégés», selon Israël.
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Les troupes au sol, appuyées par des chars et des bombardements aériens, ont été engagées dans d’intenses combats contre le Hamas et ses alliés, les plus violents dans la ville de Gaza depuis le début de la guerre. Ces nouvelles directives «ne feront qu’ajouter aux souffrances de masse pour les familles palestiniennes, dont beaucoup ont été déplacées à de nombreuses reprises», avait mis en garde mercredi Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
L’offensive sur Choujaïya, où avaient été déployés des soldats d’unités d’élite au sol, s’était étendue lundi aux quartiers du centre-ville de Gaza. L’armée israélienne a annoncé mercredi que les soldats avaient mené «une opération contre des terroristes du Hamas et du Jihad islamique qui utilisaient le siège de l’Unrwa», l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dans la ville de Gaza, «comme base pour lancer des attaques», et avaient «éliminé des terroristes». Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que l’armée avait «éliminé ou blessé 60 %» des combattants du Hamas pendant les neuf mois de guerre.
Choujaïya, quartier «fantôme»
Selon le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, les combats des derniers jours ont jeté 350 000 personnes sur les routes, alors que la quasi-totalité de la population du territoire a déjà été déplacée par la guerre. Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, et des témoins ont affirmé que les forces israéliennes s’étaient retirées de Choujaïya. Ce quartier est devenu «une ville fantôme», a-t-il poursuivi.
L’armée israélienne avait appelé mercredi tous les habitants à évacuer la ville de Gaza, la principale du territoire palestinien assiégé. Des milliers de tracts, appelant «toutes les personnes» à évacuer via des «couloirs de sécurité», ont été largués au-dessus de la ville de Gaza, dans le nord du territoire. Ces tracts avertissent que cette ville déjà en partie détruite, où se trouvaient jusqu’à présent 300 000 à 350 000 personnes, selon l’ONU, restait «une dangereuse zone de combat».
Mardi soir, pour la quatrième fois en quatre jours, une frappe israélienne a touché une école abritant des déplacés à Abassan, près de Khan Younès, dans le Sud, faisant 29 morts dont des enfants, selon une source médicale et le Hamas. L’armée a dit viser des «terroristes».
Après des mois d’efforts diplomatiques restés vains, de nouvelles discussions doivent commencer au Qatar pour tenter d’avancer vers un cessez-le-feu et une libération d’otages enlevés lors de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre. Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad, David Barnea, est arrivée mercredi à Doha, selon une source proche des négociations. Le directeur de la CIA, William Burns, y était aussi attendu.