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Proche-Orient

L’armée israélienne dit qu’elle va utiliser «une force sans précédent» à Gaza City

Tsahal a annoncé ce vendredi 19 septembre l’intensification de son offensive sur la ville et a appelé la population à évacuer.

L'armée israélienne déployée dans la bande de Gaza, ce vendredi. (Jack Guez/AFP)
Publié le 19/09/2025 à 12h40, mis à jour le 19/09/2025 à 15h20

L’armée israélienne a dit ce vendredi qu’elle allait utiliser «une force sans précédent» à Gaza City, dans le nord du territoire palestinien, appelant la population à évacuer. Elle y mène une offensive majeure, largement décriée par la communauté internationale, depuis mardi.

«Les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent contre le Hamas et d’autres organisations terroristes», a affirmé sur X le porte-parole arabophone de Tsahal, le colonel Avichay Adraee, appelant la population à évacuer et «rejoindre les centaines de milliers de résidents qui ont évacué vers la zone humanitaire dans le sud» de la bande de Gaza ravagée par la guerre.

La Défense civile de Gaza, sous l’autorité du Hamas, a fait état de 13 morts dans des frappes israéliennes ce vendredi. Israël mène ces derniers jours d’intenses bombardements sur Gaza City, provoquant de nouveaux déplacements de la population vers le sud. La route côtière longeant la bande de Gaza est saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs affaires entassées à la hâte, rapportent des journalistes de l’AFP sur place. Vendredi, l’armée israélienne a affirmé que «480 000» personnes avaient fui la zone depuis l’intensification de cette offensive. Fin août, l’ONU estimait à environ un million le nombre d’habitants dans la ville de Gaza et ses environs.

Condamnations à l’international

L’offensive sur Gaza City a valu à Israël de nombreuses et sévères condamnations à l’international. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déploré une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable» à Gaza. Paris de son côté a exhorté Israël à «mettre fin à cette campagne destructrice», tandis que Londres l’a qualifiée de «totalement irresponsable et épouvantable». Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a établi qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Les autorités israéliennes ont nié.

Fort du soutien américain, Israël avait annoncé mardi le début de cette nouvelle campagne terrestre et aérienne à Gaza City, déclarant vouloir y anéantir le Hamas, dont l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

En riposte à l’attaque, Israël a lancé une offensive dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où quelque deux millions de Palestiniens assiégés ont été plusieurs fois déplacés depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans.

En Cisjordanie, l’armée israélienne a par ailleurs annoncé vendredi avoir arrêté une cellule «terroriste», soupçonnée d’un tir de roquette dans cette région. Selon l’armée, trois suspects ont été arrêtés et des «dizaines de roquettes et des explosifs» ont été trouvés dans un bâtiment, situé dans un village proche de Ramallah en Cisjordanie occupée.

Quelque 140 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus la semaine prochaine à New York pour la grand-messe annuelle de l’ONU où l’avenir des Palestiniens et de Gaza sera au centre de l’attention, même en l’absence de Mahmoud Abbas : de nombreux pays reconnaîtront l’Etat palestinien dans le sillage de la France.

Mise à jour : à 14 heures, ajout de contexte