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Libération
Reportage

A Beyrouth, où l’armée israélienne a frappé le QG du Hezbollah : «J’ai pris des habits pour les enfants, de l’argent, du pain…»

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Guerre au Proche-Orientdossier
Les frappes ont pulvérisé six immeubles, provoquant une nouvelle vague de départs d’habitants fuyant les bombardements.
Une frappe israélienne dans le quartier de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 septembre 2024. (IBRAHIM AMRO/AFP)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 27 septembre 2024 à 19h41

Depuis octobre 2023 et le début de la guerre, la Dahiya Janoubia, la banlieue sud de Beyrouth, n’avait pas connu un tel chaos. Il s’agit de «la plus grande attaque» survenue dans le sud de la capitale depuis le début du conflit, a indiqué une source sécuritaire libanaise à l’agence Reuters. A 18h30 locales, le quartier général du commandement du Hezbollah est pris pour cible. Une série d’explosions fait trembler la ville. «Je n’ai pas entendu ça depuis la guerre de 2006», raconte Aziza, une réfugiée palestinienne du camp de Bourj el-Barajneh. La mère de famille presse le pas à la sortie du camp situé au sud de la capitale. Elle est avec ses quatre enfants, tient la main des deux plus petits tandis que les deux autres traînent une valisette et des sacs en plastique remplis de bric-à-brac. «On ne sait pas où on va, mais on ne peut plus vivre ici», marmonne-t-elle dans la panique.

Ils sont des centaines comme elle, à fuir un panache de fumée brunâtre qui s’élève du centre de la banlieue. Quelques minutes plus tôt, l’armée israélienne affirmait avoir pris pour cible le