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Libération
Guerre Hamas-Israël

L’armée israélienne poursuit son offensive sur la ville de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens évacuent

L’ONU et l’OMS ont dénoncé les ordres d’évacuation vers la ville de Deir el-Balah, déjà surpeuplée. Le Hamas affirme que l’opération israélienne pourrait bloquer les négociations sur un cessez-le-feu qui se poursuivent en Egypte et au Qatar.
Un char israélien le long de la frontière entre Israël et Gaza, lundi. (Leo Correa/AP)
publié le 9 juillet 2024 à 18h10

Ce sont les mêmes images d’hommes, de femmes et d’enfants avec leurs quelques sacs qui marchent entre des rues de décombres. Pour la deuxième journée consécutive, l’armée israélienne a mené mardi 9 juillet une offensive d’ampleur sur la ville de Gaza dans le nord du territoire, avec des troupes au sol appuyées par des chars et des bombardements aériens, forçant des dizaines de milliers de personnes à évacuer. Certaines, qui avaient suivi les ordres de l’armée israélienne et s’étaient arrêtées dans les quartiers ouest de la ville, ont dû repartir à nouveau alors que les combats se déplaçaient pour rejoindre Deir el-Balah, où s’entassent déjà des milliers de déplacés venus de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Le bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit «consterné» mardi par ces ordres d’évacuation. La veille, le directeur général de l’Organisation mondiale pour la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, les avait lui aussi dénoncés sur le réseau social X : «Il n’y a réellement plus de zone sûre à Gaza. Les derniers rapports sur les ordres d’évacuation dans la ville de Gaza entraveront encore davantage la fourniture de soins vitaux très limités. […] Cessez-le-feu !»

Plus aucune installation de santé pour le Croissant Rouge palestinien

Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), 13 hôpitaux et centres de santé fonctionnaient encore, jusqu’à ces derniers jours, dans les zones évacuées. «Les hôpitaux Al-Ahli et Patient Friendly sont hors service, a détaillé Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les patients sont soit partis d’eux-mêmes, soit ont reçu une autorisation de sortie anticipée, soit ont été dirigés vers l’hôpital Kamal-Adwan et l’hôpital indonésien, qui souffrent d’une pénurie de carburant, de lits et de matériel médical pour les traumatismes. L’hôpital indonésien a triplé sa capacité.» Le Croissant Rouge palestinien a annoncé que plus aucune de ses installations de santé ne fonctionnait dans la zone.

Tsahal a annoncé mardi «poursuivre son opération antiterroriste dans la ville de Gaza», où les soldats «ont éliminé des dizaines de terroristes». Les combats se sont concentrés dans les quartiers de Choujaïya, Sabra et Tel Al-Hawa. Selon la branche armée du Hamas, ils sont «les plus intenses depuis des mois» dans la ville de Gaza. Elle a aussi affirmé que ses militants et ceux du Jihad islamique avaient combattu avec des roquettes antitanks et des mortiers, et infligé des pertes à l’armée israélienne. Celle-ci n’a pas commenté.

La branche politique du Hamas a affirmé que cette opération israélienne «pourrait ramener le processus de négociation à la case départ». Après des mois d’échec des discussions, un responsable du groupe armé a affirmé dimanche que son mouvement ne réclamait plus un cessez-le-feu permanent avant toute négociation sur une libération d’otages, une exigence qu’a toujours rejetée Israël. Mardi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a rencontré le chef de la CIA, William Burns, au Caire où des délégations américaine et israélienne ont discuté d’une éventuelle trêve. William Burns et le directeur des services de renseignement israélien, David Barnea, sont par ailleurs attendus mercredi à Doha pour rencontrer le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.