L’enquête sur la fusillade mortelle contre des secouristes palestiniens en mars dans la bande de Gaza a relevé «plusieurs fautes professionnelles» et un officier commandant les soldats israéliens auteurs des tirs sera limogé, a annoncé ce dimanche 20 avril l’armée israélienne. «L’enquête a mis en évidence plusieurs fautes professionnelles, des désobéissances aux ordres, et un manquement à rendre totalement compte de l’incident», a indiqué Tsahal, en précisant que le commandant adjoint de l’unité concernée sera relevé de ses fonctions. Selon l’armée, aucun indice n’étaye cependant la thèse d’une «exécution». L’enquête conclut aussi que les soldats israéliens n’ont pas tiré «de manière aveugle».

Après cet événement survenu le 23 mars, où 15 personnes avaient été tuées, l’armée israélienne avait dit avoir tiré sur des «terroristes» et des «véhicules suspects», tous feux éteints. Mais dans une vidéo publiée le 5 avril par le Croissant-Rouge palestinien, on pouvait voir des ambulances clairement identifiées circuler phares et gyrophares allumés avant l’attaque. Selon l’organisation humanitaire, les dépouilles de huit ambulanciers des équipes du Croissant-Rouge palestinien, de six membres de la Défense civile palestinienne et d’un employé des Nations unies avaient été retrouvées. Ce dimanche, l’armée israélienne a répété que six des victimes étaient «des terroristes du Hamas».

La Défense civile palestinienne a annoncé dimanche que des frappes aériennes israéliennes avaient fait au moins 25 morts, y compris des femmes et des enfants, depuis le début de la journée dans la bande de Gaza. «Depuis l’aube, les frappes aériennes [de l’armée israélienne] ont tué 20 personnes et en ont blessé des dizaines d’autres, dont des enfants et des femmes, dans toute la bande de Gaza», a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. La même organisation a ensuite fait état de cinq morts dans une frappe de drone sur un groupe de civils dans l’est de Rafah (sud). Ces frappes s’inscrivent dans le cadre de déclarations martiales de Benyamin Nétanyahou, qui a fait savoir son intention d’accroître la «zone tampon» qui sépare Gaza du territoire israélien.

Au moins deux personnes ont été tuées et onze autres blessées dans des raids aériens nocturnes sur Sanaa, la capitale du Yémen, et ses environs, a indiqué dimanche la chaîne de télévision Al-Massirah contrôlée par les rebelles houthis, dénonçant une «agression américaine sur Sanaa, la capitale, et le gouvernorat». Des habitants de Sanaa ont inspecté dans la journée les dégâts dans un cimetière de Sanaa, observant notamment un cratère au milieu des tombes. Outre les attaques sur Sanaa, des raids aériens ont été signalés dans les provinces de Marib et d’Amran, respectivement à l’est et au nord de Sanaa. Vendredi, les Houthis, soutenus par l’Iran et alliés du Hamas, avaient fait état de 80 morts et 150 blessés après des bombardements américains dans la nuit sur le port pétrolier stratégique de Ras Issa, dans l’ouest du pays.

L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir frappé un site militaire du Hezbollah dans le sud du Liban et tué un «responsable» du mouvement pro-iranien dans une autre frappe plus tôt dans la journée. «L’armée israélienne a attaqué il y a peu avec des avions de chasse dans la région de Nabatiyeh, dans le sud du Liban, plusieurs lance-roquettes et infrastructures militaires où opéraient des activistes du groupe terroriste Hezbollah», annonce ce communiqué. Une autre frappe menée par l’armée israélienne a visé et tué un «responsable» du Hezbollah dans la région de Houla, selon ce communiqué.