L’armée israélienne reconnaît à son tour une «grave erreur» après la mort d’humanitaires à Gaza… Dans la foulée du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui a admis mardi que les sept collaborateurs de l’ONG américaine World Central Kitchen avaient été tués à Gaza par une frappe israélienne «non intentionnelle», l’armée reconnaît ce mercredi une «grave erreur». Cette tragédie est le résultat d’une «mauvaise identification de nuit […] dans des conditions très complexes», a tenté de justifier le chef de l’état-major israélien, le général Herzi Halevi, dans un message vidéo. «Cela n’aurait pas dû se produire», a-t-il ajouté. Selon lui, «un organisme indépendant enquêtera en profondeur sur l’événement et rendra ses conclusions dans les prochains jours», a annoncé le général Herzi Halev.
… et Joe Biden met une nouvelle fois la pression sur Israël. Le président américain s’est dit «indigné» par la mort des humanitaires, dont un Américain, estimant qu’Israël ne protège «pas assez» les humanitaires à Gaza. «Plus tragique encore, il ne s’agit pas d’un événement isolé», a-t-il martelé dans un communiqué. «Ce conflit a été l’un des pires dans l’histoire récente en termes de nombre de travailleurs humanitaires tués», a poursuivi Joe Biden, dont les relations sont tendues avec son homologue Benyamin Nétanyahou, ajoutant que de telles morts ne devraient «tout simplement pas arriver».
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Les Palestiniens relancent la procédure pour devenir Etat membre de l’ONU. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour a annoncé mardi, «à la demande des dirigeants palestiniens», relancer cette requête datant de 2011 et appelle le Conseil à l’examiner «en avril 2024». Les Palestiniens ont le statut d’observateurs à l’ONU depuis 2012. «C’est la communauté internationale qui a décidé de créer deux Etats en Palestine en 1947. C’est le devoir de la communauté internationale, aux côtés du peuple palestinien, de terminer cette démarche en admettant la Palestine comme Etat membre», déclarait Riyad Mansour en février. L’issue de cette démarche est très incertaine puisque les Etats-Unis estiment qu’un Etat palestinien doit voir le jour dans des négociations directes avec Israël plutôt que dans le cadre de l’ONU, souligne le département d’Etat mercredi, sans préciser si le pays mettra son veto à une telle proposition. L’Espagne a toutefois plaidé la cause des Palestiniens mardi.
A Gaza, une situation «pire que catastrophique», des gens «décharnés» dénonce un membre de l’ONU. De retour d’une mission d’une semaine dans la bande de Gaza fin mars, Dominic Allen, représentant du Fond des Nations unies pour la population, alerte sur le manque cruel de médicaments, les difficultés d’accès et de distribution d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne. «Gaza est devenu un amas de poussière. Les gens que nous avons croisés étaient décharnés, ils nous indiquaient qu’ils cherchaient de quoi manger», témoigne-t-il. «Nous sommes très inquiets pour les femmes enceintes et allaitantes. Les médecins et les sages-femmes nous ont dit que leurs patientes accouchaient d’enfants plus petits, et que la malnutrition, la déshydratation et la peur entraînaient des complications», a-t-il poursuivi.
Reportage
Quatre policiers ont été blessés dans une attaque à la voiture bélier en Israël. L’assaillant, âgé de 26 ans, a percuté quatre agents des forces de l’ordre à un barrage érigé pour contrôler des automobilistes à Kochav Yaïr, localité adjacente à la Cisjordanie occupée, au nord-est de Tel-Aviv, a fait savoir la police israélienne dans un communiqué ce mercredi. L’assaillant «a ensuite poursuivi son chemin vers le point de passage d’Eliyahu (près de la ville palestinienne de Qalqiliya, ndlr), où il a tenté de poignarder des agents de sécurité, qui l’ont neutralisé», a ajouté la police, précisant que l’assaillant a été tué et que sa mort avait été déclarée sur place. Les policiers ont été hospitalisés pour des blessures légères, d’après cette source.
L’ONU va examiner un appel à un embargo sur les armes pour Israël. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies se penchera vendredi sur une résolution qui condamne «le recours par Israël à des armes explosives à large rayon d’action» dans des zones peuplées de la bande de Gaza. Le texte demande à Israël de «respecter sa responsabilité légale de prévenir un génocide». Le document a été présenté par le Pakistan, au nom de 55 des 56 pays membres de l’ONU faisant partie de l’Organisation de coopération islamique, l’exception étant l’Albanie. Si le projet de résolution est adopté, il s’agira de la première prise de position de l’organe des Nations unies pour les droits de l’homme dans le conflit qui fait rage à Gaza.