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Analyse

L’assassinat des cadres du Hamas, des prouesses militaires aux effets souvent contre-productifs

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Gaza, l'engrenagedossier
Depuis trente ans, Israël a éliminé une douzaine de hauts responsables de l’organisation islamiste palestinienne, qui n’a fait que se renforcer.
Ismaïl Haniyeh et Yahya Sinwar à Gaza fin 2017. (Mustafa Hassona/Anadolu.AFP)
publié le 31 juillet 2024 à 20h44

L’exploit militaire que vient de signer Israël en éliminant Ismaïl Haniyeh, au cœur de Téhéran, à 1 500 kilomètres de Tel-Aviv, contraste étrangement avec son incapacité à atteindre sa cible suprême, Yahya Sinwar, sur le terrain gazaoui labouré par son armée depuis trois cents jours d’attaques dévastatrices. Le nom d’Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas et ancien Premier ministre de son gouvernement, était certes présent sur la liste des terroristes dressée par Israël et la plupart des pays occidentaux. Mais l’exilé au Qatar agissait essentiellement, ces derniers temps, comme «diplomate» dans les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, et sous les ordres de Sinwar, le véritable leader du Hamas, cerveau de l’attaque du 7 Octobre, terré depuis dans les tunnels de l’enclave palestinienne.

Est-ce à défaut ou en attendant de neutraliser son ennemi numéro 1 que le gouvernement israélien, tout en poursuivant sa guerre à Gaza, multiplie les assassinats de dirigeants du Hamas ou du Hezbollah à Damas, Beyrouth et cette fois Téhéran ? Si ces opérations de vengeance aussi audacieuses que provocatrices peuvent satisfaire une partie de l’opinion