Les explosions simultanées de bipeurs du Hezbollah mardi au Liban, imputées à Israël par la formation islamiste pro-iranienne, ont fait douze morts, dont deux enfants, et au moins 2 750 blessés, a indiqué ce mercredi 18 septembre le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad. Le bilan précédent faisait état de neuf morts. Israël n’a pas fait de commentaires sur ces explosions, survenues dans plusieurs places fortes du Hezbollah quelques heures après l’annonce par l’Etat hébreu qu’il étendait les objectifs de sa guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban. Parmi les morts figurent une fillette et un garçon, ainsi que quatre professionnels de la santé travaillant dans des «hôpitaux privés de la banlieue sud de Beyrouth», a précisé Firass Abiad.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a estimé ce mercredi que les explosions simultanées de bipeurs utilisés par le mouvement islamiste Hezbollah au Liban devraient faire «honte» aux pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis, alliés d’Israël. «Cet incident a montré une fois de plus que, même si les pays occidentaux et les Américains prétendent rechercher un cessez-le-feu, en pratique, ils soutiennent pleinement les crimes […] du régime sioniste», a dénoncé Massoud Pezeshkian, selon un communiqué publié sur le site de la présidence. Dans la matinée, le ministère des Affaires étrangères à Téhéran avait qualifié l’attaque de mardi de «tuerie de masse». Le Hezbollah fait partie de ce que l’Iran appelle l’«axe de la résistance» contre Israël, l’ennemi juré de la République islamique.

La Défense civile de la bande de Gaza a indiqué qu’au moins cinq personnes avaient été tuées ce mercredi par une frappe aérienne israélienne sur une école transformée en refuge dans la ville de Gaza. De son côté, l’armée israélienne a indiqué avoir «mené une frappe précise sur des terroristes du Hamas opérant dans un centre de commandement et de contrôle situé à l’intérieur d’un complexe qui servait auparavant d’école». Les combattants du Hamas utilisaient l’école «pour planifier et mener des activités terroristes contre l’armée israélienne et l’Etat d’Israël», a-t-elle ajouté. L’armée israélienne a ciblé plusieurs écoles transformées en abris au cours des derniers mois, accusant le Hamas de les utiliser pour cacher des combattants parmi la population civile, ce que le mouvement palestinien dément. Plus de 41 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour l’enclave, jugées fiables par l’ONU.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’est rendu au Caire ce mercredi pour une visite éclair auprès de l’allié égyptien sur fond d’insaisissable cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien. Arrivé à l’aube dans la capitale, Antony Blinken s’est entretenu dans la matinée avec le chef de l’Etat, Abdel Fattah al-Sissi, au palais présidentiel. «Nous savons tous qu’un cessez-le-feu est la meilleure chance de faire face à la crise humanitaire à Gaza et aux risques pour la stabilité régionale», a déclaré l’Américain lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue. Il a par ailleurs répété que Washington n’était pas impliqué dans les explosions ayant visé la veille les bipeurs de centaines de membres du Hezbollah au Liban, et n’en avait pas été informé au préalable.