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Dissolution

Le chef du PKK promet un désarmement «rapide» du mouvement

Abdullah Öcalan a promis mercredi 9 juillet d’entamer rapidement une phase de transition après que son parti a accepté de mettre fin à quatre décennies de combat contre les forces turques.
Affiche d'Abdullah Öcalan, leader emprisonné du PKK, à Diyarbakir, en Turquie, le 27 février 2025. (Metin Yoksu/AP)
publié le 9 juillet 2025 à 11h16

C’est un nouveau pas vers la paix entre les forces turques et les Kurdes. Ce mercredi 9 juillet, dans un message vidéo, Abdullah Öcalan, fondateur et leader du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), a promis une mise en œuvre «rapide» du désarmement de son mouvement. Dans la séquence diffusée par des médias proches du mouvement, on le voit entouré de six autres détenus du PKK sur l’île-prison d’Imrali, au large d’Istanbul. Il y annonce que «les modalités du désarmement seront définies et mises en œuvre rapidement», et souligne qu’il «s’agit d’une transition volontaire de la phase de conflit armé à celle de la démocratie et du droit».

Dans son message, Abdullah Öcalan reformule «son appel à la paix et à une société démocratique» du 27 février et salue la réponse positive du PKK qui avait annoncé sa dissolution le 12 mai. Après quatre décennies de combat contre les forces turques, qui ont fait au moins 45 000 morts, le mouvement a décidé de mettre fin au combat en se saisissant d’un processus initié par les autorités d’Ankara depuis octobre.

En automne, le chef du PKK avait saisi une main tendue par le pouvoir turc via l’allié nationaliste du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, Devlet Bahceli. S’en est suivi une médiation conduite par le parti prokurde DEM, troisième force au Parlement turc, qui s’est rendue à plusieurs reprises auprès de Abdullah Öcalan et a relayé les messages des deux parties.

Une première cérémonie de désarmement prévue

«Les progrès que nous avons réalisés nécessitent de nouvelles mesures concrètes. Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale, a souligné le chef du PKK. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique.» Abdullah Öcalan, figure titulaire de 76 ans, estime qu’un cadre politique est «indispensable» au succès de la paix avec la mise en place d’une commission ad hoc au sein du Parlement turc.

«Le processus va s’accélérer davantage quand l’organisation terroriste commencera à mettre en œuvre sa promesse de déposer les armes», a jugé samedi 5 juillet Erdogan. Le lundi suivant, une délégation du DEM s’est rendue auprès du président, laissant augurer un dénouement proche.

Une première cérémonie de désarmement, présentée par les combattants du PKK comme un geste de «bonne volonté», doit avoir lieu en fin de semaine dans le nord de l’Irak. «Je tiens à préciser que tous ces événements sont le fruit de réunions que j’ai tenues à Imrali», a ajouté le chef du PKK, dont le sort reste incertain.

Depuis les derniers violents combats qui avaient ensanglanté la ville à majorité kurde de Diyarbakir en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Kandil, dans le nord de l’Irak. Ils ont été soumis à des opérations de ratissage de l’armée turque et à des bombardements aériens intenses.