Al-Haq est l’une des plus importantes organisations de droits humains au Moyen-Orient et son directeur, Shawan Jabarin, un défenseur connu dans le monde entier. Son groupe a été perquisitionné par l’armée israélienne jeudi, avec six autres ONG palestiniennes.
Considérez-vous que l’opération de jeudi comme une escalade significative de la part des autorités israéliennes ?
La puissance occupante dispose d’un certain nombre d’outils. La «désignation» [comme organisation terroriste, ndlr], était une mesure stratégique pour créer un précédent. Il s’agit de distinguer les bons des mauvais, aux yeux des Israéliens. Les bons sont ceux qui se taisent. Les mauvais sont les fauteurs de troubles, ceux qui vérifient les faits, demandent de rendre des comptes, de refuser de commercer avec les colonies, de construire un contre-narratif… C’est un problème pour Israël, qui essaie de se vendre comme une démocratie. Quand une voix crédible émerge du côté palestinien, disant qu’Israël est un régime d’apartheid, ça leur pose un problème. Nous avons construit les bases de ce narratif. C’est pour ça qu’ils essaient de nous réduire au silence, et si d’autres voix s’élèvent, ils les qualifieront d’antisémites ou de terroristes.
Pourquoi Al-Haq a été visé ?
Depuis quarante-