Le Franco-israélien Ofer Kalderon et Yarden Bibas, un otage israélien dont l’épouse et les deux enfants ne sont pas revenus de Gaza, ont été remis au Comité international de la Croix Rouge (CICR) ce samedi 1er février matin dans la bande de Gaza. Les deux hommes ont été libérés à Khan Younès par le Hamas dans le cadre du quatrième échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, au cours d’une procédure rapide, organisée devant un public très réduit. Un troisième otage, l’Israélo-Américain Keith Siegel, a été libéré une heure plus tard, au port de Gaza-ville, dans le nord de la bande de Gaza, et remis lui aussi au CICR.
En contrepartie, Israël a relâché 182 détenus palestiniens et un prisonnier égyptien, selon le Club des prisonniers palestiniens. 150 ont été transférés à bord de bus vers la bande de Gaza, où une foule en liesse les a accueillis samedi après-midi à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne. 25 détenus ont été envoyés en Cisjordanie occupée et huit, dont le ressortissant égyptien, ont été expulsés en Egypte.
Le président français Emmanuel Macron a dit partager sur X «le soulagement et la joie immenses» des proches d’Ofer Kalderon, libéré «après 483 jours d’un enfer inimaginable». Il a fait part de ses pensées pour le dernier otage franco-israélien encore aux mains du mouvement islamiste, Ohad Yahalomi, et assuré que la France mettait «tout en œuvre pour parvenir à sa libération sans délai». Depuis le 19 janvier, quinze otages - dix Israéliens et cinq Thaïlandais - et 400 prisonniers palestiniens ont déjà retrouvé la liberté. Durant la première phase de l’accord de trêve, censé durer six semaines, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1 900 prisonniers palestiniens. Le prochain échange doit avoir lieu dans une semaine, samedi 8 février, selon des sources du Hamas.
Ofer Kalderon, 54 ans, Franco-Israélien
Il était l’un des deux otages franco-israéliens encore détenus par le Hamas à Gaza. Ofer Kalderon a été enlevé au kibboutz Nir Oz en compagnie d’Erez et de Sahar, son fils et sa fille âgés respectivement de 12 et 16 ans à l’époque. Les deux adolescents ont été libérés le 27 novembre 2023 lors de la première trêve. Le père de famille est menuisier et fait du VTT à un niveau professionnel, selon le Forum des familles des otages. Sa cousine, Ifat Kalderon avait témoigné auprès de Libération de ses espoirs mais aussi de ses inquiétudes sur l’état de santé de l’otage. Lundi 20 janvier 2025, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué que Paris avait pesé pour que les deux otages franco-israéliens, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi fassent partie des 33 otages libérables dans les quarante jours qui viennent. En revanche, «aucune nouvelle concernant leur état de santé et leurs conditions de détention», faisait-il état. Emmanuel Macron s’était entretenu, samedi 18 janvier 2025, avec les familles des deux otages. Ohad Yahalomi, 50 ans, également enlevé au kibboutz Nir Oz, ne sera pas libéré en même temps que son compatriote ce samedi.
Yarden Bibas, 34 ans, père du bébé Kfir et de son frère Ariel
Il va retrouver la liberté sans sa femme et ses deux petits garçons. La famille Bibas est devenue le symbole de la bataille pour le retour des otages en terres israéliennes. Cette famille israélo-argentine avait été kidnappée le 7 Octobre au kibboutz Nir Oz. Shiri Bibas, mère d’Ariel, 4 ans, et Kfir, 9 mois, avait été enlevée avec ses enfants dans les bras. Yarden Bibas, leur père, avait été séparé du reste de la famille lors de leur enlèvement. Leurs grands-parents maternels ont été assassinés ce jour-là, et leurs corps identifiés le 21 octobre 2023. Si le Hamas avait affirmé dans un premier temps que Shiri et ses deux enfants étaient morts, tués dans une frappe israélienne, Tsahal a toujours réfuté cette affirmation. Bien qu’ils figurent tous sur la liste des 33 otages libérables, Shiri et ses deux enfants n’ont toujours pas été libérés, alors qu’ils auraient dû être, logiquement, parmi les premiers – le Hamas a d’abord relâché les femmes avant les hommes. La libération de Yarden Bibas permettra, peut-être, d’en savoir plus sur ce qu’il est arrivé à sa femme et ses enfants.
Keith Siegel, 65 ans, Israélo-Américain
Son kibboutz, Kfar Aza, avait été le théâtre d’un des pires massacres commis par le Hamas lors de son attaque massive - mais également celui d’une guerre de communication entre Israël et le mouvement palestinien sur la prétendue mort de 40 bébés. 64 morts, 19 personnes enlevées, dont Keith Sigel et sa femme, Adrienne Siegel, surnommée «Aviva», qui a pour sa part été libérée en novembre 2023 lors de la première trêve à Gaza. Originaire des Etats-Unis, le sexagénaire, employé d’une société pharmaceutique, s’était installé en Israël il y a une quarantaine d’années, où il a rencontré sa femme, a raconté à l’émission Good Morning America son frère, David Siegel, médecin dans l’Etat de New York. Lors de la libération d’Aviva, sa sœur jumelle avait affirmé au sujet de Keith : «Nous sommes tous déterminés à le faire sortir de là-bas, c’est une priorité».
Mis à jour samedi 1er février à 16h17 avec détails sur les détenus palestiniens libérés ; à 9h40 avec la libération de Keith Siegel ; à 9h25 avec la réaction d’Emmanuel Macron ; à 8 heures avec la libération effective de deux des trois otages.