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Libération
Guerre Israël-Hamas

Un camp de réfugiés bombardé par Israël près de Rafah, au moins 45 morts d’après la Défense civile palestinienne

Des responsables palestiniens ont accusé ce lundi 27 mai Israël d’avoir bombardé dimanche soir un centre pour personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne annonce l’ouverture d’une enquête mais se défend en indiquant avoir frappé un complexe du Hamas dans lequel opéraient «d’importants terroristes».

Après la frappe de l'armée israélienne, le 27 mai à Rafah. (Mohammed Salem/REUTERS)
Publié le 27/05/2024 à 8h39, mis à jour le 27/05/2024 à 9h50

L’attaque aurait fait au moins 45 victimes. La présidence palestinienne a accusé Israël d’avoir «délibérément visé» le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah. «Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales», a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué. Selon les autorités du Hamas, au moins 45 personnes ont été tuées, pour la plupart des femmes et des enfants, et des dizaines d’autres blessées dans ce bombardement dimanche soir. La frappe a eu lieu dans le quartier de Tel Al-Sultan, à l’ouest de Rafah, où des milliers de personnes se sont réfugiées après que beaucoup d’entre elles aient fui les zones orientales de la ville où les forces israéliennes ont lancé une offensive terrestre il y a plus de deux semaines.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté «un grand nombre» de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque. «Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère», a indiqué le Hamas dans un communiqué, dénonçant un «horrible massacre».

«L’incident est en cours d’examen»

L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’un de ses avions avait «frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes», dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar. «La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis», a-t-elle assuré dans un communiqué. Elle a en outre indiqué «avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés». «L’incident est en cours d’examen», a-t-elle ajouté. Puis Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien, a donné de plus amples explications. «C’était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d’affreux», a-t-il ajouté en affirmant par ailleurs qu’Israël cherchait à «limiter les pertes civiles».

Des frappes dans d’autres zones de Rafah ont également été signalées dimanche en fin de journée. L’hôpital koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d’une femme enceinte. Les combats à Rafah se sont poursuivis durant le week-end, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.

Des sirènes d’alerte à Tel Aviv, la première fois depuis des mois

A Tel-Aviv et dans le centre d’Israël, des sirènes d’alerte ont retenti dimanche après-midi pour la première fois depuis des mois. L’armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah, et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.

Selon un haut-responsable israélien, une réunion du cabinet de guerre s’est tenue dans la nuit de dimanche à lundi, afin d’évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d’otages, retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre. Peu avant la réunion du cabinet de guerre dimanche soir à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a accusé le chef du Hamas dans le territoire palestinien, Yahya Sinouar, de «continuer d’exiger la fin de la guerre, le retrait des forces de défense israéliennes de la bande de Gaza et de laisser le Hamas intact, afin qu’il puisse perpétrer encore et encore les atrocités du 7 octobre», a déclaré son bureau dans un communiqué, ajoutant que le Premier ministre «s’y opposait fermement».

121 otages toujours retenus à Gaza, dont 37 sont morts

L’attaque sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Ce jour-là, 252 personnes ont été emmenées comme otages dans le territoire palestinien. Après une trêve en novembre ayant notamment permis la libération d’une centaine d’entre eux, 121 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l’armée.

En réponse, l’armée israélienne a lancé une offensive tous azimuts dans le territoire palestinien, qui a fait au moins 35 984 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement classé terroriste par Israël, les Etats-Unis ou encore l’Union européenne. Au moins 289 soldats de l’armée israélienne ont par ailleurs été tués depuis que cette dernière est entrée, le 27 octobre, dans l’étroite bande de terre assiégée. Après près de huit mois de guerre, les efforts internationaux se poursuivent pour arracher une trêve entre Israël et le Hamas.

Mise à jour à 09 h 40 avec le nouveau bilan; à 14 h 56 avec la réaction du porte-parole du gouvernement israélien.