Passage en revue des actualités autour de la guerre au Proche-Orient ce dimanche 21 janvier. Pour retrouver le résumé de la journée de samedi, c’est ici.
Le Hamas admet des «erreurs» dans la mort de civils pendant l’attaque contre Israël. Pour la première fois, le Hamas palestinien a admis ce dimanche des «erreurs» ayant provoqué la mort de civils pendant son attaque contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché une guerre dans la bande de Gaza. Dans un rare document de près de 20 pages, l’organisation islamiste a estimé que l’opération «Déluge d’al-Aqsa» était une «étape nécessaire» et une «réponse normale» face à «tous les complots israéliens contre le peuple palestinien». Mais livrantsa «version des faits», le Hamas a reconnu que «peut-être que des erreurs ont eu lieu» dans le «chaos» provoqué par «l’effondrement soudain de l’appareil sécuritaire et militaire» à la frontière entre Israël et Gaza. Mais il a nié avoir visé des civils, si ce n’est «par accident, et au cours de confrontations avec les forces d’occupation». Cette attaque contre des postes militaires, des villages communautaires et des participants à un festival de musique, a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes, en majorité des civils. Même si certaines informations ont depuis été débunkées, les témoignages et vidéo documentant des atrocités commises par le Hamas contre les civils israéliens ont pourtant afflué depuis le 7 octobre. Et ne relèvent pas de l’«accident».
En Egypte, le porte-hélicoptères français a permis de soigner 1 000 Gazaouis. Un millier de personnes originaires de la bande de Gaza ont été soignées dans un hôpital de campagne français depuis le début de l’offensive terrestre de l’armée israélienne sur l’enclave palestinienne. Le Dixmude, porte-hélicoptères français, est amarré depuis novembre dans le port égyptien d’Al-Arish. Il est équipé de salles de soins, de salles d’opération, et de 70 membres du corps médical, ce qui a permis de fournir des soins aux civils victimes de la guerre entre le Hamas et Israël, alors que les infrastructures sanitaires de l’enclave dévastée par la guerre s’effondrent. Près de 120 blessés ont été hospitalisés à bord, tandis que des centaines d’autres ont bénéficié de consultations externes, notamment pour le suivi de blessures et de problèmes psychiatriques, a déclaré le capitaine Alexandre Blonce, qualifiant cette mission de «sans précédent».
Interview
En Irak, une base de la coalition internationale attaquée par des missiles. Une attaque menée samedi par des combattants pro-Iran a visé une base abritant des troupes américaines et de la coalition internationale, faisant au moins un blessé. «C’était une attaque très sérieuse, utilisant des missiles balistiques qui ont posé une véritable menace», a déclaré Jon Finer, un des conseillers à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, lors d’une interview sur ABC ce dimanche. L’attaque a été revendiquée par la «Résistance islamique en Irak». Ces frappes s’inscrivent «dans la continuité de notre approche de résistance à l’occupation, en soutien à notre peuple à Gaza», a expliqué le groupe dans un communiqué sur Telegram.
A Gaza, plus de 25 000 Palestiniens ont été tués, selon le Hamas. Le ministère de la Santé du mouvement palestinien au pouvoir à Gaza, dont les chiffres (invérifiables) sont sans doute sous-évalués, a fait état de plus de 170 morts ces dernières 24 heures dans l’enclave, le bilan s’établissant désormais à 25 105 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre. L’armée israélienne, elle, a annoncé avoir «éliminé des terroristes» du Hamas à Khan Younès, une ville du sud de la bande de Gaza, toujours pilonnée ce dimanche par Tsahal. Selon les agences de renseignement américaines, citées ce dimanche par le Wall Street Journal, seuls 20 à 30 % des combattants du Hamas ont été tués.
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En Turquie, le chef politique du Hamas en rencontre officielle. Le chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, a rencontré samedi le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, selon des sources diplomatiques, qui n’ont pas précisé le lieu exact de la rencontre. «Au cours de la réunion, des questions telles que l’établissement d’un cessez-le-feu à Gaza le plus rapidement possible, l’augmentation de l’aide humanitaire, la libération des otages et une solution à deux Etats pour une paix permanente ont été discutées», détaillent ces mêmes sources. La Turquie est historiquement une grande alliée de la population palestinienne, et considère le Hamas comme d’un «mouvement libérateur» tandis qu’Israël est souvent qualifié par le président turc Recep Tayyip Erdogan d’«Etat terroriste».
En Israël, des milliers de manifestants réclament le départ du Premier ministre. A Tel-Aviv, la contestation est encore montée d’un cran samedi au soir. Des milliers d’Israéliens ont exigé le retour des otages détenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza par le Hamas, et ont réclamé des élections anticipées pour évincer leur Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, accusé de poursuivre la guerre afin de se maintenir au pouvoir.
Correction lundi 22 janvier : le Hamas s’est déjà exprimé à plusieurs reprises s’agissant des massacres du 7 octobre, par la voix de son porte-parole, qualifiant d’ «erreurs» certaines de ses actions.