Une paix sous trois conditions. Après avoir annoncé une intensification des combats contre le Hamas, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a estimé que la fin de la guerre n’interviendra que si Gaza est «démilitarisée» et «déradicalisée». Dans les colonnes du Wall Street Journal, lundi 25 décembre, il a également posé trois «prérequis» pour parvenir à la paix. «Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée», a-t-il ainsi appuyé en introduction de sa tribune.
Aucune mention toutefois d’une quelconque libération des otages. Le jour même de la publication de cette tribune, plusieurs familles d’Israéliens retenus en captivité par le mouvement islamiste ont chahuté Nétanyahou lors d’un discours au Parlement. «Maintenant, maintenant !», ont scandé ces derniers alors que le Premier ministre déclarait que les forces israéliennes avaient besoin de «plus de temps» pour obtenir des libérations.
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Dans son texte, le chef du gouvernement israélien appelle donc à une destruction en bonne et due forme du Hamas. «Les dirigeants du Hamas ont juré de répéter le massacre du 7 octobre “encore et encore”. C’est pourquoi leur destruction est la seule réponse proportionnelle pour empêcher la répétition d’atrocités aussi horribles», écrit Nétanyahou en prenant soin de rappeler que «les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et de nombreux autres pays soutiennent l’intention d’Israël de démolir le groupe terroriste». Pour y arriver, le Premier ministre de l’Etat hébreu dit vouloir «démanteler les capacités militaires» du groupe et faire en sorte qu’il n’ait plus d’influence politique à Gaza. Pour rappel, le Hamas avait remporté les élections législatives palestiniennes de 2006. Depuis, aucune élection n’a eu lieu. Celles prévues en 2021, ont été annulées quelques semaines avant la tenue du scrutin.
Démilitarisation de Gaza
Pour Nétanyahou, la paix à Gaza passera aussi par une démilitarisation de Gaza. «Israël doit veiller à ce que le territoire ne soit plus jamais utilisé comme base pour l’attaquer», appuie le président du Likoud. Pour cela, «il faudra notamment établir une zone de sécurité temporaire sur le périmètre de Gaza», estime-t-il. Israël n’entend pas compter que l’Autorité palestinienne qu’elle accuse de «[financer] et [glorifier] le terrorisme en Judée et en Samarie et d’[éduquer] les enfants palestiniens à la destruction d’Israël». «L’espoir que l’Autorité palestinienne démilitarise Gaza est une chimère», grince-t-il.
Enfin, Gaza doit être «déradicalisée», dit-il. «Les écoles doivent apprendre aux enfants à chérir la vie plutôt que la mort, et les imams doivent cesser de prêcher le meurtre des Juifs. La société civile palestinienne doit être transformée pour que ses membres soutiennent la lutte contre le terrorisme au lieu de le financer», développe Nétanyahou. Là encore, le chef du gouvernement cible l’Autorité palestinienne qu’il juge incapable de condamner les «atrocités» du 7 octobre. «Plusieurs de ses ministres nient que les meurtres et les viols aient eu lieu ou accusent Israël d’avoir perpétré ces crimes horribles contre son propre peuple», poursuit-il. Il faudra, pour y arriver, «un leadership courageux et moral», affirme-t-il.
«Dans un avenir proche, Israël devra conserver la responsabilité principale de la sécurité à Gaza», d’où il s’était retiré unilatéralement en 2005 après 38 ans d’occupation, a-t-il, par ailleurs, répété. Selon le quotidien israélien Haaretz, Nétanyahou s’est également déclaré prêt à encourager la migration volontaire des Palestiniens hors de Gaza. «Notre problème n’est pas de savoir s’il faut autoriser une sortie, mais s’il y aura des pays qui seront prêts à absorber une sortie», a-t-il déclaré devant les élus du Likoud, son parti, toujours selon Haaretz. Un «projet absurde» aux yeux du Hamas.