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Point du jour

Le Hamas et Nétanyahou s’accusent mutuellement de l’échec des négociations, Amnesty demande une enquête contre Israël pour «crimes de guerre»… L’actu du conflit au Proche-Orient ce jeudi

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce jeudi 5 septembre.
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à Jérusalem, le 4 septembre 2024. (Abir Sultan/AFP)
publié le 5 septembre 2024 à 13h01

Accord en vue d’une trêve à Gaza : Nétanyahou accuse le Hamas d’avoir «tout rejeté» en bloc

Le Premier ministre israélien a accusé mercredi soir le Hamas d’avoir «rejeté» en bloc «tout» ce qui a été proposé pendant les négociations sous l’égide d’une médiation internationale en vue d’obtenir une trêve à Gaza. «Nous essayons de trouver des terrains sur lesquels commencer les négociations, mais ils refusent et disent qu’il n’y a rien à discuter», a ajouté le dirigeant, «alors j’espère que cela va changer car je veux que ces otages soient libérés».

Lors de cette conférence de presse, le chef de l’Etat israélien a également répété vouloir qu’Israël conserve le contrôle du couloir de Philadelphie zone tampon le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte – aussi longtemps qu’il le juge nécessaire, pour empêcher le Hamas de faire entrer des armes dans le territoire palestinien. Le mouvement islamiste palestinien exige de son côté un retrait israélien total de la zone. L’insistance de Netanyahou à vouloir contrôler ce couloir «vise à empêcher l’obtention d’un accord» et à «prolonger l’agression contre (le) peuple» palestinien, déplore le Hamas sur Telegram ce jeudi. A Washington, le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, a lui appelé chaque partie à faire les concessions nécessaires.

Destructions «injustifiées» à Gaza : Amnesty demande une enquête contre Israël pour «crimes de guerre»

Une enquête internationale pour «crimes de guerre» doit être ouverte contre l’armée israélienne, qui a détruit de manière «injustifiée» des quartiers entiers de Gaza le long de la frontière de l’enclave palestinienne avec Israël, dénonce Amnesty International ce jeudi. D’après l’ONG de défense des droits de l’homme, plus de 90 % des bâtiments semblent avoir été «détruits ou gravement endommagés» et 59 % des cultures détériorées entre octobre 2023 et mai 2024 sur une bande large de 1 à 1,8 km le long du mur séparant les deux territoires. Des dommages couvrant au total 58 km², soit environ 16 % du territoire de la bande de Gaza, calcule Amnesty.

Dans quatre zones où l’ONG a enquêté, «des structures ont été délibérément et systématiquement démolies» après que l’armée israélienne en avait pris le contrôle, hors combats avec le Hamas. En août, l’ONU estimait aussi que près des deux tiers des bâtiments gazaouis avaient été endommagés ou détruits depuis le 7 octobre. Pourtant, le droit international humanitaire, auquel tout belligérant d’un conflit est soumis, «interdit la destruction des biens d’un adversaire, sauf si celle-ci est justifiée par une nécessité militaire impérieuse», les attaques contre des biens civils étant également «interdites», rappelle l’ONG.

La première phase de la campagne antipolio à Gaza est un succès, annonce l’OMS

La première phase de la campagne de vaccination antipolio à Gaza s’est conclue avec succès et a permis d’administrer une première dose à près de 200 000 enfants dans le centre du territoire palestinien, a annoncé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mercredi. Après la découverte du premier cas de polio à Gaza en 25 ans, une campagne à grande échelle a en effet débuté dimanche, à la faveur de «pauses humanitaires» dans les combats. L’OMS doit également commencer aujourd’hui à vacciner dans le sud du territoire, où elle estime devoir toucher 340 000 enfants en quatre jours. Entre le 9 et le 11 septembre, l’organisation passera ensuite dans le nord de Gaza. Au moins 90 % des enfants gazaouis doivent recevoir les deux doses pour «arrêter la transmission à l’intérieur de Gaza et éviter que la polio ne se propage dans les pays voisins» et à l’international, explique le Dr Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés.