Le Liban est une nouvelle fois la caisse de résonance des tensions régionales. Quelques phrases du ministre de l’Information libanais ont suffi à déclencher une grave crise diplomatique entre Beyrouth et les pays de la péninsule arabique. Dans une émission enregistrée le 5 août, donc avant son entrée au gouvernement, et diffusée le 25 octobre sur Al-Jazeera, George Kordahi qualifie d’«absurde» la guerre de la coalition emmenée par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen.
Plus grave aux yeux de Riyad, le responsable politique et ex-présentateur vedette prend le parti du camp opposé, les Houthis, soutenus par l’Iran et le Hezbollah libanais. Selon Kordahi, ces rebelles «se défendent face à une agression extérieure». «Leurs maisons, leurs villages, leurs mariages et leurs enterrements sont bombardés», ajoute-t-il. Ses remarques ont été diffusées alors que le conflit au Yémen redouble d’intensité: 218 Houthis ont été tués ces derniers jours dans des raids de la coalition, a-t-elle annoncé dimanche.
L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont protesté par la voie diplomatique, mais ne se sont pas arrêtés là. Vendredi, le royaume saoudien a rappelé son ambassadeur, expulsé le représentant de Beyrouth et décidé d’arrêter les importations du Liban. Abou Dhabi a également rapatrié son ambassadeur et interdit à ses ressortissants de se rendre au pays du Cèdre. Ils ont été imités par leurs alliés régionaux, le Bahreïn et le Koweït. Le Qatar, en ple