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Moyen-Orient

Le Liban se dote enfin d’un gouvernement

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Explosions à Beyrouth: la colère des Libanaisdossier
Le pays a formé vendredi un nouveau gouvernement après plus d’un an d’attente, marquée par d’interminables tractations politiques qui ont aggravé une crise économique inédite.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, désigné le 26 juillet. A Beyrouth, vendredi. (DALATI NOHRA/via REUTERS)
par Clotilde Bigot, correspondance à Beyrouth
publié le 10 septembre 2021 à 19h14

Les Libanais n’y croyaient plus, mais c’est chose faite, le pays a enfin un nouveau gouvernement. Il a fallu attendre treize mois après la démission du précédent, à la suite de l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, qui avait fait plus de 200 morts. Najib Mikati, le Premier ministre, désigné le 26 juillet, avait directement entamé les tractations, et promis aux Libanais un gouvernement «au plus vite». Ce magnat des télécoms a été chef du gouvernement à deux reprises, en 2005 à la suite de l’assassinat de Rafiq Hariri, Premier ministre de l’époque, puis de 2011 à 2014. Il est l’homme le plus riche du Liban, avec une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars, et vient de la ville la plus pauvre du pays, Tripoli, dans le Nord. Najib Mikati a trempé dans plusieurs affaires de corruption, dont la plus importante, en 2019, lorsqu’il a été poursuivi pour avoir reçu, avec son frère et son fils, des millions de dollars sous forme de prêts immobiliers, subventionnés par l’Etat.

Avant Najib Mikati, c’est Saad Hariri, le fils de Rafiq Hariri, qui avait été chargé de former un gouvernement. Les deux hommes se ressemblent, tous deux milliardaires, issus du cercle des affaires et ayant tous deux déjà occupé ce poste auparavant. Désigné le 22 octobre 2020, Saad Hariri avait jeté l’éponge le 15 j