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Occupation

Prise de la ville de Gaza : Emmanuel Macron prédit «un véritable désastre»

Le plan israélien, dévoilé par le ministre de la Défense Israël Katz mercredi matin, prévoit le rappel de 60 000 réservistes de l’armée.
La bande de Gaza vue depuis la frontière israélienne, le 19 août. (Jack Guez /AFP)
publié le 20 août 2025 à 8h37
(mis à jour le 20 août 2025 à 15h20)

L‘opération «Les Chariots de Gédéon II», approuvée mercredi matin par le ministre de la Défense israélien, «ne peut conduire qu’à un véritable désastre», a estimé Emmanuel Macron dans l’après-midi, réaffirmant son opposition au plan de conquête de la ville de Gaza annoncé début août par Israël.

Le matin même, Israël Katz avait annoncé avoir approuvé le plan de l’armée israélienne pour la prise de contrôle de la ville de Gaza. Une annonce qui intervient alors que l’Etat hébreu, critiqué de toutes parts pour cette opération, doit se prononcer avant la fin de semaine sur la proposition de trêve de 60 jours acceptée par le Hamas.

Dans le même temps, le ministère a ordonné le rappel de 60 000 réservistes de l’armée en approuvant «l’émission des ordres de rappel des réservistes nécessaires pour mener à bien la mission». Le ministre a par ailleurs approuvé «les préparatifs humanitaires pour l’évacuation» des populations de la ville de Gaza.

«Tuer les perspectives de la paix»

Des annonces accueillies froidement par la communauté internationale, à l’image de la réaction française. Avant Emmanuel Macron, le gouvernement allemand a critiqué mercredi «l’intensification» de l’opération militaire israélienne à Gaza. Berlin juge «de plus en plus difficile à comprendre comment la démarche» d’Israël peut mener à «la libération complète des otages» enlevés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et à «un cessez-le-feu», a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Meyer lors d’une conférence de presse régulière.

De son côté, le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, en visite en Russie, a accusé Israël de «tuer les perspectives de la paix» dans la région. Il a aussi dénoncé une «réalité complètement inhumaine créée à Gaza par l’agression israélienne», en indiquant vouloir évoquer avec Moscou «les efforts visant à mettre fin» aux «massacres et à la famine». «La paix est un objectif stratégique pour nous tous. C’est le seul chemin vers la stabilité dans la région», a souligné le ministre jordanien des Affaires étrangères.

Israël avait assuré début août se préparer à prendre le contrôle de Gaza-ville et de camps de réfugiés voisins avec pour but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages enlevés durant l’attaque du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre. Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, avait annoncé en fin de semaine dernière avoir adopté ce nouveau plan, approuvé par son cabinet de sécurité, pour cette nouvelle phase des opérations dans la bande de Gaza.

«Meurtre des otages II»

Après cette annonce, les familles d’otages ont demandé une réunion d’urgence avec Israël Katz et le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir afin d’obtenir des garanties pour la sécurité de leurs proches avant l’intensification des opérations militaires à Gaza.

Dans un communiqué, ces organisations, qui se sont massivement rassemblées réunies dimanche 17 août pour réclamer la fin de la guerre et le retour des otages, estiment qu’«approuver des plans pour occuper Gaza, alors qu’un accord est sur la table […] est un coup de poignard dans le cœur des familles», ajoutant que «le plan qui aurait dû être approuvé hier soir est celui qui prévoit le retour de tous les otages».

Les familles exigent des garanties que l’opération Les Chariots de Gidéon II ne se transforment pas en «Meurtre des otages II», faisant référence à l’assassinat de six otages par le Hamas à Rafah en 2024 alors que les soldats de l’armée israélienne approchaient.

Par ailleurs, 28 Palestiniens ont été tués ce mercredi par des frappes israéliennes à travers Gaza, notamment dans la ville de Gaza, à Nuseirat et à Khan Yunis, dans le sud de Gaza, selon al-Jazeera. Des tirs de l’armée israélienne auraient également tué au moins une personne venue chercher de l’aide dans la zone tampon du corridor de Netzarim.

Mise à jour à 15h07 avec la réaction d’Emmanuel Macron