Dans une interview télévisée le 25 août 2023, puis à nouveau juste après l’assaut du Hamas le 7 octobre, le numéro deux de la branche politique du mouvement palestinien, Saleh al-Arouri, avait appelé de ses vœux une «guerre totale» avec Israël, présentée comme «inévitable». Mardi 2 janvier 2024 soir, la guerre l’a rattrapé sous la forme d’une frappe imputée à Israël contre un bâtiment du sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien. Saleh el-Arouri et cinq autres personnes, dont un autre cadre du Hamas, ont été tuées, et une dizaine d’autres blessés, selon l’agence officielle libanaise ANI.
«Personne ne passe ! La rue est bloquée !» hurle un militaire libanais sur les dents, peu après 20 heures. Ils sont pourtant des centaines réunis au milieu de la route qui fend le quartier de Haret el Hreik. Au milieu des gravats qui jonchent le sol, des sirènes d’ambulances et du vrombissement des blindés de l’armée, tous regardent un immeuble en ruines à la façade éventrée, où se tenait selon l’ANI une réunion des formations palestiniennes. Beaucoup d’habitants sont encore sous le choc. «J’ai entendu de grosses détonations, puis les vitres de mon magasin ont explosé», raconte Ali, qui balaie les éclats de verre devant sa devanture. Cela faisait longtemps que leur quotidien n’avait pas été bousculé par le bruit d’une explosion.
Reportage
Car si les tensions sont vives depuis le 7 octobre à la frontière entre le Liban et Israël, c’est la première fois que l’Etat hébreu f