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«Le périmètre» ou comment l’armée israélienne a agrandi la zone tampon qui sépare Gaza de l’Etat hébreu dès les premiers jours de la guerre

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L’ONG israélienne Breaking the Silence a recueilli les témoignages de soldats et officiers qui ont eu pour ordre d’étendre et de raser la zone qui borde la clôture de séparation avec l’enclave palestinienne.
A la frontière Gaza-Israël, le 25 mars 2025. (Amir Cohen/Reuters)
publié le 7 avril 2025 à 8h00

Les soldats israéliens l’appellent «le périmètre». Soit une zone tampon entre le territoire d’Israël et celui de Gaza. Avant la guerre entamée le 7 octobre 2023 après les attentats du Hamas, sa profondeur était d’environ 300 mètres. Elle oscille aujourd’hui entre 800 et 1 500 mètres, selon le rapport publié lundi par Breaking the silence (BTS), une ONG israélienne fondée par des vétérans. «Cela constitue une punition collective pour ceux qui vivaient dans cette zone, ainsi que pour l’ensemble de la population de la bande de Gaza, déclare dans un communiqué l’ONG, qui s’est appuyée sur les témoignages de plusieurs soldats et officiers. La création du périmètre par la confiscation de terres constitue également un obstacle important à tout effort futur de reconstruction de la bande de Gaza et compromet sa viabilité à long terme. Non seulement c’est moralement odieux, mais cela perpétue également le même paradigme et les mêmes politiques qui nous ont conduits là où nous en sommes.»

La zone tampon s’étend aujourd’hui sur 16 % de l’enclave, soit environ 55 kilomètres carrés. Elle accueillait auparavant 35 % des terres agricoles de Gaza. Son extension a été lancée dès le