Menu
Libération
Soins

Le porte-hélicoptères Dixmude, deux mois au chevet des Gazaouis blessés et traumatisés

Article réservé aux abonnés
Guerre au Proche-Orientdossier
Dossiers liés
Stationné depuis fin novembre en Egypte, le vaisseau français quittera Al-Arish samedi. Pendant deux mois, médecins civils et militaires ont soigné un millier de blessés gazaouis alors que l’armée israélienne continue de bombarder l’enclave palestinienne sans relâche.
Un enfant Palestinien alité à bord du porte-hélicoptères Dixmude, arrimé sur le port d'Al-Arish, le 21 janvier 2024. (Khaled Desouki /AFP)
par Edouard Dropsy, envoyé spécial à Al-Arish (Egypte)
publié le 22 janvier 2024 à 19h35

«Bonjour docteur, ça va ?» Sur sa chaise roulante, Hassan s’exprime avec les quelques mots de français qu’il a appris durant ses deux semaines passées sur le porte-hélicoptères amphibie Dixmude, au port égyptien d’Al-Arish, à une quarantaine de kilomètres de la bande de Gaza. L’air faussement détendu, lunettes de soleil sur la tête, il exhibe son téléphone de sa main gauche, son bras droit et sa jambe droite ont été amputés. Sur une photo transférée par WhatsApp, on voit le jeune homme de 23 ans contorsionné de douleur, le bras déchiqueté. «On distribuait de l’eau aux déplacés de Gaza avec mon frère et un ami. C’est là qu’une bombe israélienne nous a frappés. Mon frère est mort à côté de moi, en martyr. Mon ami a survécu et moi j’ai perdu ma jambe et mon bras», se souvient-il.

Modulé en hôpital de campagne, avec à bord environ 80 soignants civils et militaires, le Dixmude est doté de deux blocs opératoires pour accueillir les cas les plus graves, comme Hassan qui avait été amputé à Gaza. «C’est un geste chirurgical simple et rapide, affirme la médecin-cheffe Salle (1). Ensuite, viennent les complications.» «On n’a pas de “damage control” comme on s’y attendait, abonde Magali, une autre médecin-cheffe. On a affaire à des problèmes liés à la dénutrition, aux infections… On est là pour ça.» C’est justeme