En combinaison rouge sur le tarmac mais pâle et le visage fatigué. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est réapparu physiquement ce samedi en public après trois jours d’éclipse, à deux semaines de la présidentielle.
Selon des images retransmises en direct par les chaînes de télévision, le chef de l’Etat s’est présenté sur l’ancien aéroport Atatürk d’Istanbul où se tient le salon aéronautique Teknofest, que la Turquie présente comme «le plus grand du monde» et qui permet à l’industrie militaire turque d’exposer ses drones et ses avions. Il a pris la parole devant la foule pour célébrer «les efforts et les succès des ingénieurs» et la technologie turque, sans évoquer son état de santé.
Erdogan est arrivé en compagnie du président d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, et du Premier ministre de Libye, Abdel Hamid Dbeibah, deux pays auxquels la Turquie fournit des drones de combat. Il doit ensuite participer dans la journée à un meeting électoral à Izmir, sur la côte Ouest, selon son programme officiel. Il est également attendu dimanche à Ankara, la capitale, exactement deux semaines avant le premier tour du scrutin, pour reprendre le cours de sa campagne électorale.
Başkan Erdoğan ve İlham Aliyev #TEKNOFEST’e Togg ile geldi. pic.twitter.com/nVwAy9MDhK
— A Haber (@ahaber) April 29, 2023
Recep Tayyip Erdogan avait été contraint mardi soir d’interrompre une interview en direct à la télévision, au milieu d’une question d’un journaliste. Le chef de l’Etat, teint pâle, était réapparu à l’antenne un quart d’heure plus tard avant d’écourter l’entretien, expliquant avoir attrapé une «grippe intestinale». L’épisode est mal tombé pour le président turc en campagne, qui comptait aligner deux à trois meetings quotidiens dans la dernière ligne droite, avant la tenue du double scrutin présidentiel et législatif du 14 mai.
Depuis mardi soir, Erdogan a donc réaménagé son agenda et annulé tous ses déplacements prévus cette semaine, dont l’un pour l’inauguration très attendue, jeudi, de la première centrale nucléaire de Turquie, pour laquelle il avait un temps escompté la venue du président russe, Vladmir Poutine. Il n’a pu finalement délivrer qu’une intervention par visioconférence, apparaissant blême et les traits tirés assis derrière un bureau.
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Dans le même temps, son principal opposant, Kemal Kiliçdaroglu, a enchaîné deux meetings vendredi. A la tête d’une alliance réunissant six partis de l’opposition, il se présente en bonne posture, selon la plupart des sondages. En outre, le parti de gauche prokurde HDP, troisième force politique turque, a appelé vendredi ses partisans à voter en faveur de Kiliçdaroglu, un soutien susceptible de favoriser son élection.