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Point du jour

Le sud de la bande de Gaza sous les bombes, la prudence du Hamas sur les négociations pour une trêve, une délégation française à Rafah… Ce qu’il faut retenir du conflit Hamas-Israël ce dimanche 4 février

Guerre au Proche-Orientdossier
L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce dimanche 4 février.
Un enfant palestinien se tenait dans une maison détruite par une frappe israélienne à Rafah, dimanche 4 février 2024. (Ibraheem Abu Mustafa/REUTERS)
publié le 4 février 2024 à 14h39

Les frappes meurtrières israéliennes se poursuivent sur Gaza. Les missiles se sont encore abattus en nombre sur l’enclave palestinienne dans la nuit de samedi à dimanche. Une frappe israélienne a notamment touché un jardin d’enfants à Rafah (sud) où avaient trouvé refuge des personnes ayant fui les combats, selon le bureau de presse du gouvernement du mouvement islamiste. Les craintes s’amplifient face à une possible offensive militaire contre cette ville surpeuplée, à la frontière fermée avec l’Egypte. Selon un journaliste de l’AFP, l’armée israélienne a aussi poursuivi ses bombardements sur Khan Younès, grande ville du sud en partie dévastée, où selon Israël, se cachent des responsables du Hamas. Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans le territoire, a déclaré ce dimanche qu’au moins 92 personnes avaient été tuées dans la nuit. Cela porte le bilan à 27 365 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, et à 66 630 personnes blessées.

Le Hamas prudent sur les discussions pour la cessation des combats. Les négociations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d’une semaine fin novembre. A Beyrouth, un responsable du mouvement palestinien, Oussama Hamdane, a toutefois souligné samedi soir qu’il était prématuré de parler d’un accord sur une trêve. Le projet «est un accord-cadre qui a besoin d’être étudié», a-t-il dit. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d’un projet d’accord élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien. Il prévoit d’abord une trêve de six semaines avec la libération de 200 à 300 Palestiniens détenus en Israël en échange de 35 à 40 otages, selon une source du HamasLe Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige un cessez-le-feu définitif. Ce que refuse le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu malgré la pression croissante des proches d’otages et de la communauté internationale.

Des élus français en route vers Rafah pour appeler à un «cessez-le-feu». Une délégation d’une quinzaine d’élus français - des députés et sénateurs LFI, écologistes, communistes et ultramarins - se rend ce dimanche au poste-frontière de Rafah entre l’Egypte et le territoire palestinien. «Nous exigeons un cessez-le-feu durable permanent et immédiat», a déclaré la veille le député de la France insoumise Eric Coquerel lors d’une conférence de presse au Caire. «Nous sommes venus dans un esprit d’amitié pour tous les peuples de la région», a poursuivi l’élu LFI, qui travaille à ce déplacement depuis décembre. «Nous avons tous été horrifiés par les prises d’otages […] et nous partageons l’attente et l’angoisse des familles qui restent sans nouvelles» depuis l’attaque du 7 octobre menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a également déclaré Soumya Bourouaha (PCF). Mais «ces massacres ne peuvent justifier cette punition collective infligée au peuple palestinien».

Le feu continu de Tsahal sur Hezbollah libanais. A propos d’un autre front brulant dans la région, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a déclaré samedi soir que les forces israéliennes avaient visé «plus de 3 400 cibles» du Hezbollah dans le sud du Liban et tué 200 «terroristes et commandants» depuis octobre. En outre, «plus de 50 cibles» du Hezbollah en Syrie ont été attaquées, a-t-il ajouté. A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont quotidiens entre le Hezbollah, un allié du Hamas, et l’armée israélienne. Aucune de ces affirmations n’était vérifiable de façon indépendante. En près de quatre mois, 218 personnes en majorité des combattants ont été tuées dans le sud du Liban selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, quinze personnes ont péri, neuf soldats et six civils, selon l’armée.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni frappent des dizaines de cibles houthies au Yémen. En réponse aux attaques répétées menées par les rebelles Houthis soutenus par l’Iran contre des navires, les armées de l’air américaines et britanniques ont visé samedi «36 cibles houthies dans 13 lieux au Yémen», selon un communiqué conjoint. «Ces frappes de précision ont pour but de perturber et dégrader les capacités qu’utilisent les Houthis pour menacer le commerce mondial et les vies de marins innocents», affirme le texte. L’attaque a visé «des arsenaux profondément enterrés, des systèmes et lanceurs de missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des radars des Houthis», ajoute le document. Ces raids aériens conjoints sont intervenus au lendemain d’une série de frappes américaines contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, en réponse à la mort de trois soldats américains en Jordanie le 28 janvier.