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Interview

Leïla Shahid : «Cela faisait plus de 70 ans que les présidents français parlaient d’un Etat palestinien sans aller jusqu’à le reconnaître»

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La reconnaissance de l’Etat palestinien par la France, ce lundi 22 septembre à l’ONU, est nécessaire mais pas suffisante. Elle doit s’accompagner d’un cessez-le-feu, explique l’ex-déléguée générale de la Palestine en France, qui se dit indignée que l’on ergote sur son avenir alors que des gens sont en train de mourir en masse.

Leïla Shahid à Paris, le 22 octobre 2024. (Laura Stevens /Laura Stevens pour Medor)
Publié le 21/09/2025 à 13h24

Elle a été déléguée générale de la Palestine en France de 1993 à 2005, puis auprès de l’Union européenne jusqu’en 2015 avant de jeter l’éponge, considérant qu’elle n’avait plus les moyens de briser l’inertie aussi bien des dirigeants palestiniens que de la communauté internationale. Après une période de retraite dans sa maison du Gard, Leïla Shahid reprend, à 76 ans, goût à la joute politique. Pour elle, «on est revenu à la centralité de la question palestinienne».

Comment accueillez-vous cette reconnaissance de la Palestine, vous qui avez si longtemps milité en sa faveur ?

La reconnaissance est nécessaire, très nécessaire même, mais pas suffisante. La question de la Palestine depuis un siècle dépend de cette reconnaissance pour la simple raison qu’on a voulu faire croire au monde que la Palestine était une terre sans peuple, mais c’est faux ! Cette reconnaissance nous ramène au fondement du problème qui e