Sur les photos diffusées ce vendredi 1er août sur le compte X de Mike Huckabee, l’ambassadeur américain en Israël, Steve Witkoff est affublé d’un gilet pare-balles et d’une casquette MAGA – pour le slogan trumpien Make American Great Again – en direct de Gaza. L’envoyé spécial du président américain s’est rendu ce vendredi 1er août au matin dans un centre de distribution d’aide dans l’enclave palestinienne «pour une visite à Gaza afin de connaître la vérité sur les sites d’aide [de la GHF]», a affirmé sur X Mike Huckabee, également du voyage.
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«Nous avons eu un briefing par l’armée israélienne et parlé avec des gens sur le terrain», a-t-il ajouté, se félicitant de «100 millions de repas servis en deux mois» par cet organisme, baptisé Fondation humanitaire pour Gaza (GHF) soutenu par les Etats-Unis et Israël. Des milliers de Gazaouis se rassemblent quotidiennement près des points de distribution de vivres, notamment près des quatre centres mis en place la GHF, dont le financement est opaque et dont les distributions s’accompagnent de terribles scènes de chaos. La communauté humanitaire internationale, ONU comprise, refuse d’ailleurs de collaborer avec cette dernière.
Menace d’une «famine généralisée»
Depuis le 27 mai, près de 1 400 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, «la plupart» par l’armée israélienne alors qu’ils attendaient des vivres, notamment près des quatre centres de la GHF, selon un rapport de l’ONU publié le jour même de la visite de Steve Witkoff. «Le Hamas déteste la GHF parce qu’il permet de distribuer de la nourriture aux gens sans qu’elle soit pillée par le Hamas», a commenté ce vendredi Mike Huckabee.
Analyse
La bande de Gaza, menacée d’une «famine généralisée» selon l’ONU, est totalement dépendante de l’aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs. Sous la pression internationale, Israël a annoncé dimanche qu’elle observerait «une pause tactique» quotidienne à des fins humanitaires dans plusieurs zones de la bande de Gaza, et qu’elle allait mettre en place des couloirs humanitaires.
L’Etat hébreu avait très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars au territoire palestinien, qui avait entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. L’aide humanitaire a recommencé depuis lors à entrer par la route dans le territoire assiégé, mais pour l’essentiel via la GHF, et en quantité jugée largement insuffisante par les organisations internationales et les ONG.