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Libération
Guerre Hamas-Israël

Les bombes non explosées cachées sous les décombres, le long cauchemar de Gaza

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Les démineurs des agences internationales se préparent à une catastrophe imminente devant la quantité de munitions ensevelies sous les gravats, et demandent des fonds pour un travail gigantesque.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 juillet. (Bashar Taleb /AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 11 juillet 2024 à 12h59

En septembre 2023, le Service de la lutte antimines des Nations unies (Unmas) se préparait à démolir la dernière des bombes larguées par les jets israéliens sur Gaza pendant les dix jours de guerre de mai 2021. Et puis le 7 Octobre est arrivé. La riposte israélienne à l’attaque du Hamas ruinant immédiatement deux années de labeur aussi minutieux qu’intensif. L’offensive par les airs, la terre et la mer a rapidement dévasté l’enclave palestinienne, laissant environ 39 millions de tonnes de gravats sur cette bande de terre de 41 kilomètres, selon le programme environnemental de l’ONU. «Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent des débris cumulés sur les 1 000 kilomètres de la ligne de front ukrainienne», dit Mungo Birch, directeur de l’Unmas pour la Palestine.

Selon les chiffres officiels, Tsahal a frappé plus de 40 000 cibles à Gaza depuis octobre 2023. Or «pour les armes conventionnelles, on parle en général d’une bombe sur dix qui n’explose pas», rappelle Gary Toombs de l’ONG Handicap International, spécialiste du déminage des zones de conflit, qui a passé plusieurs sema