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Point du jour

Offensive à Rafah, reprise des négociations possible, Washington optimiste… Ce qu’il faut retenir du conflit au Proche-Orient ce mardi 7 mai

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mardi 7 mai.
Des Palestiniens déplacés se déplacent sur une charrette à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (AFP)
publié le 7 mai 2024 à 17h11
(mis à jour le 7 mai 2024 à 22h19)

Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Toutes les parties, dont Israël, se disent d’accord pour reprendre les négociations

«L’ensemble des parties sont d’accord pour retourner à la table des négociations» pour une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué mardi le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements, citant un «haut responsable». Plus tôt, la même source avai indiqué que les médiateurs égyptien, qatari et américain tenaient des discussions au Caire avec le Hamas.

Cette annonce survient au lendemain de l’annonce du Hamas, qui s’était dit lundi favorable à un accord pour un cessez-le-feu à Gaza. Israël, de son côté, jugeait «inacceptable» cet accord, au point d’entamer une incursion terrestre à Rafah et prévenir qu’il «intensifierait» ses opérations militaires en l’absence d’avancée sur la question de la libération des otages.

La Maison Blanche se veut optimiste pour un accord de cessez-le-feu

Israël et le Hamas «devraient être capables de combler les lacunes qui restent» pour conclure un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, a assuré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. Sans préciser quelles sont les lacunes en question. Il dit espérer qu’un accord final soit trouvé «très bientôt» lors de pourparlers au Caire, où des discussions sont en cours au Caire entre le Hamas et les médiateurs, selon le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignement. Il a répété que Washington reste opposé à une offensive terrestre «majeure» à Rafah, en soulignant qu’Israël aurait assuré aux Etats-Unis que son opération militaire serait «limitée» dans son ampleur et sa durée. Le ministre de la Défense israélien a tout de même prévenu que l’armée «intensifiera» ses opérations militaires contre le Hamas «dans toute la bande» de Gaza s’il n’y avait pas d’avancées sur la libération des otages détenus dans le territoire palestinien.

La construction du port artificiel américain pour l’aide à Gaza est terminée

L’armée américaine a achevé de construire un port artificiel temporaire à Gaza pour faciliter la livraison d’aide humanitaire mais il ne peut être installé pour l’instant à cause des conditions météorologiques, a annoncé le Pentagone ce mardi. Face aux blocages d’Israël de la livraison d’aide par voie terrestre dans le territoire palestinien assiégé et en proie à un désastre humanitaire, le président américain Joe Biden avait annoncé début mars la mise en place de cette structure provisoire. Le coût de la construction du port devrait s’élever à quelque 320 millions de dollars.

L’Egypte met en garde Israël contre «les dangers d’une escalade» à Rafah

L’Egypte a prévenu Israël des risques qu’engendrerait «une escalade» dans le contexte de l’invasion terrestre de Rafah, a indiqué le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements. Le Caire a aussi assuré à son voisin «être prêt à tous les scénarios». Ville située à la lisière de la bande de Gaza assiégée et frontalière avec l’Egypte, Rafah est considérée comme le dernier bastion du Hamas. 1,2 million de Palestiniens s’y entassaient encore le week-end dernier.

Israël lance son offensive terrestre contre Rafah

L’armée israélienne est entrée dans Rafah, ce mardi, après avoir mené d’intenses bombardements dans la ville du sud de la bande de Gaza. La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de «nombreux morts» dans la nuit. Et l’hôpital koweïtien, situé dans Rafah, a dit avoir reçu «11 morts» et des «dizaines de blessés» dans ces frappes. Après ses opérations à Gaza-ville, puis Khan Younès, Israël menace depuis des semaines de pousser son offensive terrestre jusqu’à Rafah, à la lisière de la bande de Gaza et aux portes de l’Egypte.

Le Hamas annonce la mort d’une otage israélienne, un autre otage déclaré mort le 7 octobre

Dès le lendemain, les Brigades al-Qassam, le bras armé du Hamas, ont annoncé qu’une «prisonnière sioniste», Judy Feinstein, âgée de 70 ans, était «décédée des suites de blessures graves qu’elle avait subies après le bombardement du lieu» où elle était détenue, «il y a un mois». Selon les informations du mouvement islamiste, elle serait morte car «elle n’a pas reçu de soins médicaux intensifs dans les centres de soins», notamment à cause de «la destruction par l’ennemi des hôpitaux de la bande de Gaza et leur mise hors service». Depuis le début de la guerre, les tirs israéliens ont détruit de nombreux hôpitaux dans la bande de Gaza. Le Hamas précise également que la victime, «grièvement blessée le 7 octobre» dans un premier temps, aurait été soignée lors de sa détention, dans les hôpitaux de l’enclave palestinienne.

Plus tard dans la journée, le Forum des Familles d’otages a annoncé à son tour la mort d’un ressortissant israélo-argentin de 61 ans, jusqu’ici présumé otage du Hamas. Il a en réalité été tué le 7 octobre durant l’attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël, et son corps «kidnappé vers Gaza par les terroristes du Hamas». Selon l’association, «le gouvernement israélien a un important devoir moral de rechercher toutes les voies dans les négociations actuelles pour ramener Lior» en Israël, car «il mérite un enterrement digne dans sa patrie». Il insiste pour que les autorités israéliennes obtiennent «le retour rapide de tous les otages en vie».

Les détails du texte contesté de trêve entre le Hamas et Israël

Les espoirs nés lundi soir du «oui» du Hamas à un cessez-le-feu à Gaza ont été vite douchés. L’accord validé par le mouvement islamiste palestinien est «inacceptable» pour Tel-Aviv, a martelé ce mardi un haut responsable israélien, selon l’agence Reuters. Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a toutefois consenti à dépêcher au Caire une délégation composée de seconds couteaux des services de renseignements. Attendus mardi après-midi dans la capitale égyptienne, épicentre des négociations, ils y retrouveront des médiateurs du pays hôte, du Qatar et des Etats-Unis. Selon un dirigeant du Hamas, ces pourparlers représentent «la dernière chance» pour Israël «de récupérer les captifs vivants». «La décision d’envahir Rafah montre que Nétanyahou a pris la décision de laisser mourir les otages», a-t-il ajouté.

Publié par la chaîne Al-Jazeera, le texte amendé et approuvé par le Hamas lundi propose une série d’actions réciproques des belligérants en trois phases, chacune d’une durée de six semaines. Outre la cessation des hostilités, il inclut un échange d’otages israéliens retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus en Israël, le retour des déplacés et l’entrée quotidienne de 600 camions d’aide humanitaire, de matériel pour la reconstruction et d’essence. Plusieurs éléments du texte constituent toutefois une ligne rouge pour Israël, dont la mention d’un «retrait total» de Tsahal de l’enclave palestinienne et d’un «cessez-le-feu permanent». Cette dernière condition est inacceptable pour Benyamin Nétanyahou, déterminé à «détruire» le Hamas, y compris à Rafah. Autre point de vive crispation : le Hamas a indiqué lundi que les 33 otages (femmes, mineurs, personnes âgées et vulnérables) qu’il s’engageait à relâcher lors de la première phase d’une éventuelle trêve étaient «vivants ou morts». Une précision glaçante et inédite.

L’ONU réclame la réouverture de la bande de Gaza

Ce mardi, les Nations unies ont annoncé que l’accès au point de passage de Rafah, l’une des principales portes d’entrée de l’aide humanitaire pour la population de Gaza, lui était interdit par les forces de défense israéliennes. En Egypte, «des centaines de camions chargés de carburant et d’aide humanitaire sont bloquées», après la fermeture du passage de Rafah et de celui de Kerem Shalom depuis dimanche par l’armée israélienne, après des tirs de roquette. L’ONU a affirmé ne plus disposer que d’un jour de réserves de fuel pour les opérations humanitaires à Gaza. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a exhorté Israël à rouvrir «immédiatement» les deux points de passage, appelant le gouvernement israélien à «arrêter l’escalade». «Ne vous y trompez pas : un assaut généralisé de Rafah serait une catastrophe humaine», a-t-il d’autre part insisté.

Entre le Liban et Israël, l’autre front de la guerre

En presque sept mois de violences transfrontalières quotidiennes, au moins 390 personnes, parmi lesquelles 255 combattants du Hezbollah et 77 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP. Ce mardi, le mouvement islamiste libanais, qui affirme soutenir le Hamas, a déclaré avoir mené deux nouvelles attaques «de drones chargés d’explosifs ciblant les soldats et officiers ennemis» dans le nord d’Israël. Le Hezbollah vise généralement des positions militaires israéliennes proches de la frontière. Israël riposte par des raids qui visent de plus en plus en profondeur le territoire libanais, et mène des frappes ciblées contre des responsables du Hezbollah. Côté israélien, 13 soldats et neuf civils ont été tués, selon un bilan officiel.

Les tirs se poursuivent à Gaza, les morts s’accumulent

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce mardi un nouveau bilan de 34 789 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. Un bilan en hausse de 54 victimes de la guerre en vingt-quatre heures. En sept mois de guerre, le ministère fait état de 78 204 blessés.