L’attaque israélienne le 23 juin contre la prison d’Evin à Téhéran, en pleine guerre contre l’Iran, a fait 71 morts, a rapporté dimanche le pouvoir judiciaire iranien, au 6e jour de cessez-le-feu entre les deux pays ennemis. Des opposants et des prisonniers étrangers ou binationaux, dont les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, étaient détenus dans ce centre pénitentiaire ultra-sécurisé, situé au pied de la montagne dans le nord de Téhéran, au moment des frappes israéliennes. La Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi y serait aussi incarcérée.
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Israël a confirmé que ses frappes à Téhéran avaient visé cette prison. Parmi les victimes figurent du personnel administratif de la prison, des soldats, des prisonniers, des proches venus leur rendre visite mais aussi des habitants vivant à proximité de l’établissement, a précisé le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir.
Des photos du complexe pénitentiaire diffusées par la justice iranienne montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d’être déblayés par des pelleteuses. «Le centre de santé» et «le parloir» ont notamment été ciblés, a précisé Téhéran.
Aucune nouvelle de Cécile Kohler et Jacques Paris
Mardi, les autorités avaient annoncé avoir «transféré» un nombre indéterminé de détenus vers d’autres établissements pénitentiaires. Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis trois ans à Evin, «n’auraient pas été touchés», a dit lundi le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, jugeant «inacceptable» la frappe israélienne. Malgré tout, les proches des deux Français alertaient vendredi sur le fait qu’ils n’avaient plus aucune nouvelle d’eux depuis les frappes.
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Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l’est de la France, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, professeur retraité de mathématiques, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran. Ils sont depuis accusés d’«espionnage», une allégation que rejette leur entourage. Les autorités françaises les considèrent comme des «otages d’Etat».