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Libération
Proche-Orient

Les Houthis annoncent la mort de leur «Premier ministre» dans une frappe israélienne

Le chef du gouvernement rebelle, Ahmed al-Rahawi, aurait perdu la vie jeudi 28 août, lors d’un bombardement mené par Tsahal au Yémen.

Ahmed al-Rahawi, à Sanaa, en octobre 2024. (Mohammed Huwais/AFP)
Publié le 30/08/2025 à 16h59, mis à jour le 30/08/2025 à 20h47

Le Premier ministre du «gouvernement» des Houthis, Ahmed al-Rahawi, aurait été tué avec d’autres dignitaires dans une frappe israélienne sur la capitale du Yémen, jeudi 28 août, selon un communiqué de l’agence de presse du groupe rebelle. «Nous annonçons le martyre du combattant Ahmad Ghaleb al-Rahwi, le chef du gouvernement, avec plusieurs de ses ministres dans l’agression menée jeudi par l’ennemi israélien alors qu’ils étaient en réunion à Sanaa», ont-ils indiqué sur leur chaîne, Al-Massirah.

Jeudi, Tsahal avait affirmé avoir «frappé avec précision une cible militaire du régime terroriste houthi dans la région de Sanaa au Yémen», et précisait avoir notamment visé le palais présidentiel et un site de stockage de carburant. Dans son communiqué, l’armée accusait les rebelles de «compromettre la stabilité régionale et de perturber la liberté de navigation mondiale».

«Nous promettons à Dieu, au cher peuple yéménite et aux familles des martyrs et des blessés que nous nous vengerons», a déclaré ce samedi Mehdi al-Machat, chef du Conseil politique suprême des Houthis, dans un message vidéo sur Telegram.

Dans un communiqué distinct, les Houthis ont annoncé la nomination de Mohammed Ahmad Mouftah «Premier ministre par intérim» pour succéder à Ahmed al-Rahawi, qui avait été nommé en août 2024.

Attaques maritimes

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, théâtre d’une guerre civile depuis 2014, font partie d’une alliance contre Israël mise en place par l’Iran, qui comprend d’autres groupes comme le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien. Ils ont mené plus d’une centaine d’attaques contre la marine marchande en mer Rouge et dans le golfe d’Aden depuis novembre 2023, affirmant régulièrement choisir leurs cibles en raison de leurs liens avec Israël.

En mai, ils avaient conclu une trêve avec les Etats-Unis ayant mis fin à des mois de bombardements américains au Yémen en échange de l’arrêt des attaques contre les navires dans cette voie maritime stratégique pour le commerce mondial. Ils ont néanmoins repris leurs attaques en juillet.

Représailles

Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis lancent également régulièrement des missiles et des drones en direction du territoire israélien, mais la plupart sont interceptés. L’Etat hébreu a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, ciblant des régions sous contrôle des Houthis, notamment des ports de l’ouest du pays et l’aéroport de Sanaa. «Celui qui nous attaque, nous l’attaquons. Celui qui prévoit de nous attaquer, nous l’attaquons. Je pense que toute la région apprend à connaître la puissance et la détermination de l’Etat d’Israël», avait déclaré Benyamin Nétanyahou mercredi, après de nouveau tirs de missiles en direction d’Israël.

La guerre au Yémen, qui oppose depuis onze ans l’armée régulière aux rebelles houthis, a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays le plus pauvre de la péninsule Arabique dans l’une des pires crises humanitaires au monde.

Mise à jour à 18 h 09 avec la nomination de Mohammed Ahmad Mouftah et davantage de contexte ; à 20 h 47 avec la réaction de Mehdi al-Machat.