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Liberté de la presse

Les journalistes gazaouis, derniers témoins d’une guerre à huis clos

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Face au black-out médiatique imposé par Israël dans la bande de Gaza, une dizaine de reporters locaux sont devenus une référence pour de nombreux internautes. A l’image du photojournaliste Motaz Azaiza, suivi par plus de 18 millions de personnes sur Instagram.
Le correspondant à Gaza d'Al-Jazeera Wael al-Dahdouh enlace ses deux enfants devant la dépouille de son fils Hamza al-Dahdouh, lui aussi journaliste, tué dans une frappe israélienne avec son confrère Moustafa Thuraya, à Rafah le 7 janvier 2024. (Mohammed Salem /Reuters)
publié le 11 janvier 2024 à 15h58

Sur Instagram, Motaz Azaiza compte plus d’abonnés que le président américain Joe Biden. Le photographe gazaoui est même devenu en quelques semaines l’un des journalistes les plus suivis au monde. Depuis le 7 octobre, le Palestinien de 24 ans fait partie des rares témoins qui documentent l’horreur qui se joue dans l’enclave palestinienne. A l’aide de son smartphone et vêtu d’un gilet pare-balles estampillé «presse», il filme et capture le quotidien des 2,3 millions de Gazaouis face aux intenses bombardements de l’armée israélienne : les déplacements forcés, les petits corps sans vie grisâtres, les yeux hagards d’habitants soumis à un siège total qui les plonge dans une catastrophe humanitaire sans précédent.

Depuis l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, Marie commence ses journées avec le même réflexe : faire défiler sur les réseaux sociaux les nouvelles de Gaza. A 30 ans, cette traductrice indépendante s’est abonnée à tous les comptes des journalistes professionnels ou citoyens qui continuent d’informer sur le conflit au péril de leur vie. En lançant