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Point du jour

Les locaux de Handicap International détruits à Gaza, toujours pas d’accord pour une trêve, 17 000 enfants esseulés à Rafah… Ce qu’il faut retenir du conflit Hamas-Israël ce vendredi 2 février

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce vendredi 2 février.
Des Palestiniens déplacés marchent dans une flaque d'eau par temps pluvieux pour obtenir des rations alimentaires dans un camp de tentes improvisé à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 2 février 2024. (Mohamed Abed/AFP)
publié le 2 février 2024 à 19h07

Les combats se poursuivent à Gaza. Les combats meurtriers entre l’armée israélienne et le Hamas font toujours rage vendredi dans la bande de Gaza. Des raids israéliens, selon des témoins, ont visé le centre et le sud de Gaza, notamment le secteur de Khan Younès, la deuxième ville du territoire transformée en champ de ruines. Des milliers d’habitants continuaient à fuir vendredi sous la pluie, à pied ou entassés sur des charrettes. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 112 morts en 24 heures.

Les discussions avancent autour d’un projet de trêve. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d’une proposition de trêve élaborée lors d’une récente réunion à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire. Cette proposition a été «approuvée par la partie israélienne», a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari. «Nous avons maintenant une première confirmation positive de la part du Hamas», a-t-il affirmé, disant espérer que «dans les deux prochaines semaines, nous serons en mesure de partager de bonnes nouvelles à ce sujet». Une source proche du Hamas à Gaza a toutefois déclaré qu’il n’y avait toujours pas de consensus et que la déclaration du Qatar était «précipitée et fausse».

Les locaux de Handicap International à Gaza ont été détruits. ONG, journalistes, hôpitaux : personne n’est épargné par la destruction imposée par Tsahal à Gaza. Les locaux de Handicap International à Gaza City ont été «complètement détruits» mercredi lors d’un bombardement sur le territoire palestinien, a déclaré vendredi l’ONG, déplorant n’avoir reçu «aucune alerte ou avertissement», alors que les coordonnées du bâtiment étaient signalées aux autorités israéliennes. «Aucun membre du personnel de HI n’était présent, mais nous ne disposons pas d’informations sur d’éventuelles autres victimes dans les environs.» L’ONG appelle les parties au conflit à «assurer la protection des civils et des infrastructures civiles», ainsi que «la fourniture d’une aide humanitaire rapide et sans entrave». «Ces derniers mois de nombreux bâtiments civils où des ONG ont leurs bureaux, des écoles ou des habitations de civils, ont été détruits. C’est une fois de plus la démonstration que nulle part à Gaza la population n’est en sécurité, affirme Federico Dessi, directeur de Handicap International au Moyen-Orient. Cela doit cesser, et pour cela un cessez-le-feu immédiat et durable est la seule solution». L’ONG réclame également «de mettre fin à l’utilisation des armes explosives à Gaza, car elles ont un impact systématique et aveugle sur les civils et menacent l’accès aux services essentiels pour des centaines de milliers de personnes».

«Usine à désespoir» : à Rafah, le calvaire des enfants orphelins dans les rues. Au moins 17 000 enfants sont «non accompagnés ou séparés» de leur famille à Gaza, où la population s’agglutine à Rafah, dans le sud, véritable «usine à désespoir», avertit l’ONU vendredi. «Cela correspond à environ 1 % pour l’ensemble de la population déplacée (1,7 million)», a déclaré un porte-parole de l’Unicef pour les territoires palestiniens, Jonathan Crickx, aux journalistes à Genève. S’exprimant en visioconférence depuis Jérusalem, il a indiqué qu’il était «extrêmement difficile» de retrouver la trace de ses enfants car parfois «ils ne peuvent même pas dire leur nom» lorsqu’ils arrivent dans les hôpitaux, blessés ou en état de choc. Lors des conflits, les enfants qui se retrouvent sans leurs parents sont souvent pris en charge par d’autres proches. Mais actuellement à Gaza, où la population manque de nourriture, d’eau et d’abri, «ces familles élargies ont elles-mêmes du mal à subvenir aux besoins de leurs propres enfants et de leur famille», a expliqué Jonathan Crickx.

Syrie : au moins trois combattants pro-iraniens tués dans une frappe israélienne. Un conseiller militaire iranien a été tué, selon un média à Téhéran, dans une frappe israélienne en Syrie vendredi à l’aube, qui a fait au moins trois morts et visé un site relevant du Hezbollah libanais, selon une ONG. Une source militaire syrienne citée par les médias officiels a annoncé de son côté que «l’ennemi israélien avait mené un raid aérien sur plusieurs positions au sud de Damas», sans faire état de victimes. A Téhéran, l’agence iranienne Mehr a indiqué que «l’un des conseillers des Gardiens de la révolution, Saïd Alidadi, était tombé en martyr» dans la frappe. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), «au moins trois combattants de groupes pro-iraniens alliés au régime, incluant un Iranien et un Irakien, ont été tués» dans cette frappe qui a visé «un site relevant du Hezbollah libanais» au sud de Damas.

Attentat déjoué en Suède contre l’ambassade d’Israël : une enquête pour «crime terroriste» ouverte. Les services de renseignement suédois (Säpo) ont annoncé vendredi avoir ouvert une enquête pour «crime terroriste» après la tentative d’attentat déjouée contre l’ambassade d’Israël en Suède mercredi. Aux alentours de 13h mercredi, la police de Stockholm a été alertée par l’ambassade, qui avait trouvé «un objet qu’elle jugeait dangereux» dans son enceinte, avait précisé la police. Une zone autour de l’objet avait été bouclée et l’engin, qui avait probablement été «activé», selon la police, a été détruit par les démineurs nationaux. La mission israélienne en Suède avait immédiatement réagi, dénonçant une «tentative d’attentat». «Nous ne serons pas intimidés par la terreur», avait écrit l’ambassadeur d’Israël en Suède Ziv Nevo Kulman sur X. Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a pour sa part qualifié l’incident de «très grave». Selon les tabloïds suédois Expressen et Aftonbladet, citant des sources non identifiées, l’engin était une grenade à main. Celle-ci aurait été lancée par-dessus la clôture entourant la mission, atterrissant sur le sol près du bâtiment, a détaillé Aftonbladet.

Les sept otages retenus «pour Gaza» en Turquie libérés sains et saufs. Un homme armé prétendant agir «pour Gaza» a retenu neuf heures durant, jeudi, 7 employés d’une usine turque du groupe américain Procter & Gamble (P & G), finalement libérés sains et saufs. Selon le gouverneur de la province de Kocaeli (nord-ouest) Seddar Yavuz, le preneur d’otages, un ancien employé, a été arrêté sans violence au cours d’une brève opération des forces de l’ordre. «Nos forces de sécurité ont mené leur opération lorsqu’il s’est rendu aux toilettes, sans blesser les otages», a-t-il expliqué aux journalistes sur place, précisant que l’assaillant ne s’était revendiqué d’aucun groupe politique ou militant. Il réclamait la fin des opérations militaires israéliennes à Gaza et l’ouverture du point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Egypte, a précisé le gouverneur.