Jeudi 27 octobre, Mahabad, dans le nord-ouest de l’Iran. L’ambiance est délétère. La veille, un homme de 35 ans a été abattu lors d’une manifestation dans les rues de la ville. En réponse, une foule immense occupe différents bâtiments gouvernementaux. Comme souvent, les forces de sécurité, qui semblent avoir perdu tout contrôle, tirent à balles réelles. Trois personnes tombent sur le pavé, inanimées. Trois décès de plus qui viennent s’ajouter au carnet noir ouvert depuis la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre. Si le scénario précis de cette journée a pu être reconstitué, c’est grâce au travail d’activistes et d’informateurs sur le terrain, qui sont parvenus ensemble à percer le mur de silence érigé par le régime autour de ces exactions. Les vidéos sont rendues publiques, les identités des victimes dévoilées, et ces nouvelles ne vont pas tarder à être diffusées par les agences de presse internationales.
Ce travail de fourmi porte la signature de Hengaw, une ONG de défense des droits humains qui enquête sur toute la partie Ouest de l’Iran, à majorité kurde.