Plus d’une centaine de blessés, essentiellement palestiniens, ainsi que vingt policiers. Plus d’une cinquantaine d’arrestations. Jeudi soir, Jérusalem a été le théâtre de violentes émeutes, alors que militants ultranationalistes juifs et jeunes Palestiniens étaient descendus dans la rue, avant d’en venir aux mains avec les forces de l’ordre. Dix jours plus tôt, la décision de la police israélienne de bloquer les marches de la porte de Damas avait allumé la mèche. Cette entrée principale de la Vieille Ville de Jérusalem est un centre névralgique de la vie publique palestinienne, un endroit symbolique et un lieu de vie sociale important, surtout pendant le ramadan. Depuis, les accrochages entre la police et de jeunes Palestiniens sont quotidiens. «C’est leur façon de dire, c’est notre ville, vous ne pouvez pas nous empêcher de nous asseoir ici, explique Zakariah Odeh, coordinateur de la Coalition civique pour les droits des Palestiniens à Jérusalem-Est. C’est une forme de résistance.»
«Il y a eu engrenage, nourri par des conditions propices, analyse le journaliste et auteur Nir Hasson, aussi historien de Jérusalem. Le ramadan est toujours un moment tendu à Jérusalem et les émotions sont à vif aussi, après la pandémie.» Dans un challenge lancé sur le réseau social TikTok, des jeunes Palestiniens avaient relayé des vidéos d’attaque sur des juifs israéliens - dont une spécifiquement, où un garçon ultraorthodoxe se faisait violemment gifler