C’était encore un soir où il rentrait tard, après une journée épuisante. Chef du service de médecine interne de l’hôpital Al-Shifa, à Gaza, le docteur Ayman Abou al-Awf, 50 ans, était aussi spécialiste des maladies respiratoires. C’est lui qui a conçu l’unité coronavirus de l’établissement. Un bâtiment a été dédié à la pandémie, avec un accueil spécifique, des lits et des respirateurs. Aujourd’hui, il n’y a que deux cas. «Mais il y a deux mois, des patients arrivaient par dizaines. Presque tous nos lits étaient occupés», dit Khalid Khaddoura, 40 ans, responsable des infirmiers dans l’hôpital. Jusqu’en mars, le territoire, assiégé par Israël depuis que le Hamas en a pris le contrôle en 2007, avait été relativement épargné par la pandémie. Mais le variant anglais s’est introduit et a provoqué une violente seconde vague. Le nombre de cas actifs augmente alors de 356 % par rapport au mois de février, alors que seule 4 % de la population est vaccinée ou partiellement vaccinée. «Ayman était toujours là, à veiller les patients. Il habitait à quinze minutes à pied, alors il restait tard. On a passé tout un mois à gérer cette crise. Et le nombre de cas a commencé à baisser», reprend Khalid Khaddoura, beau parleur, dont le physique solide est serré dans une chemise rose.
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A présent, tous les médecins s’attendent à une troisième vague. Ces derniers jours, pas moins de 100 000 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers pour aller, notamment, dans les écoles de l’U