Menu
Libération
A chaud

Liban : 3 morts et 20 blessés dans une manifestation de mouvements chiites

Explosions à Beyrouth: la colère des Libanaisdossier
Des tirs nourris ont fait plusieurs victimes lors d’une manifestation contre le juge qui dirige l’enquête sur la dramatique explosion du port de Beyrouth. Les auteurs n’auraient pas été identifiés.
Des affrontements ont eu lieu à Beyrouth ce jeudi. (Hassan Ammar/AP)
publié le 14 octobre 2021 à 12h59

De quoi craindre une nouvelle spirale de violence. Trois personnes ont été tuées et vingt autres blessées ce jeudi lors de tirs pendant une manifestation organisée à Beyrouth par les mouvements chiites Hezbollah et Amal, pour exiger le limogeage du juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de la capitale libanaise, selon des sources médicales.

Un homme a été tué par un tir à la tête et un deuxième a été atteint à la poitrine, a précisé Mariam Hassan, de l’hôpital Sahel, dans la banlieue sud de Beyrouth. L’agence nationale d’information (ANI, officielle), a fait état d’une troisième mort à l’hôpital Rassoul al-Aazam, également dans la banlieue sud chiite. Vingt autres personnes ont été blessées, selon la Croix-Rouge libanaise.

Des correspondants de l’AFP ont entendu des tirs nourris dans le secteur, alors que les chaînes locales montraient des hommes portant des armes légères ou moyennes.

Patrouilles de l’armée

Des ambulances affluaient pour prendre en charge les blessés dans les rues désertées, près du palais de justice où s’étaient rassemblées des centaines de manifestants pour exiger le départ du juge Tarek Bitar, cible de nombreuses critiques ces derniers jours à propos de l’enquête sur l’explosion d’août 2020.

L’identité des assaillants reste encore à préciser. «Les patrouilles cherchent les personnes à l’origine des tirs pour les arrêter», a précisé l’armée dans un communiqué, prévenant que les militaires ouvriraient le feu sur tous ceux qui tirent et appelant les civils à évacuer le quartier.

Le Premier ministre, Nagib Mikati, a appelé au retour au calme et mis en garde contre les tentatives d’entraîner le Liban dans un cycle de violence. La manifestation s’est déroulée à l’endroit même où se regroupent régulièrement les proches des victimes de l’explosion pour demander que l’enquête aboutisse.

Elle s’est produite juste après que la Cour de cassation a rejeté des plaintes d’anciens ministres à l’encontre de Tarek Bitar, lui permettant de reprendre ses investigations. Le juge avait été contraint mardi de suspendre son enquête après ces plaintes, provoquant la crise la plus grave au sein du gouvernement libanais depuis sa formation le mois dernier.

L’explosion survenue le 4 août 2020 et causée par le stockage sans mesures de précaution d’énormes quantités de nitrate d’ammonium a fait au moins 214 morts, plus de 6 500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la capitale.