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Reportage

Liban : dans la région de la Bekaa, cible des frappes israéliennes, «comment se fait-il que le monde entier ne puisse rien pour nous ?»

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Plusieurs dizaines de milliers de Libanais ont déjà quitté Baalbek, grande ville de la plaine de la Bekaa et fief du Hezbollah, pour échapper aux raids réguliers d’Israël. A Zahlé, une commune voisine, les habitants s’organisent pour accueillir et venir en aide aux populations déplacées.
Dans les rues de Baalbek, dans la région de la Bekaa, après une frappe israélienne, le 12 octobre. (Aline Deschamps/Libération)
publié le 16 octobre 2024 à 19h23

Tous les rideaux sont baissés à Baalbek. Les magasins et une grande partie des logements des deux côtés de l’artère principale de la capitale de la Bekaa ont fermé leurs portes. Peu de voitures roulent en pleine matinée sous les regards des portraits enturbannés de Khomeiny, Khamenei, Nasrallah et autres «chefs, héros ou martyrs de la résistance» dont les portraits sont accrochés sur chaque lampadaire tout le long de la voie centrale.

Baalbek est le premier fief du Hezbollah, où il a été créé en 1982 avec les Gardiens de la révolution iraniens. Elle est située dans la Bekaa, seule grande plaine fertile du Liban montagneux, adossée à la Syrie et peuplée en majorité de chiites, qui reste une région stratégique sous la domination du Hezbollah. Sans frontière directe avec le territoire israélien comme le Sud-Liban, c’est un passage obligé des convois d’armes venant d’Iran à travers la Syrie et un lieu de stockage et de fabrication de l’arsenal de la puissan