On pourrait croire le Hezbollah en campagne. Sans doute l’est-il. En octobre et novembre, l’organisation a planifié 18 commémorations pour marquer l’année de guerre contre Israël où tout a basculé. Des millions y sont dépensés en défilés culturels, rassemblements, jusqu’à revendiquer la plus vaste réunion de jeunesse au monde… En plein bras de fer avec les autorités libanaises qui exigent son désarmement, le Hezbollah laminé par la guerre tente d’imposer le calendrier politique d’une stratégie politique au ton rude.
Prélude de cette séquence savamment orchestrée : le 25 septembre. Ce jour-là, dans le quartier cossu de Raouché dans l’ouest de Beyrouth, les clients des cafés branchouilles sont pris au cœur d’une polémique nationale. D’ici quelques heures, le Hezbollah compte bien projeter sur la «grotte aux pigeons», grand îlot calcaire sur la corniche et orgueil géologique de la ville, l’effigie de Hassan Nasrallah et le drapeau du parti. Du côté de l’organisation, on promet un «modeste évènement», réunissant de petits cadres locaux, où l’on jouera l’hymne libanais mêlé à celui du p