Presque trois mois jour pour jour après le début du conflit, le Hezbollah libanais a tiré ce samedi 6 janvier des dizaines de roquettes vers une base militaire dans le nord d’Israël. Une attaque présentée comme sa première riposte à l’élimination du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, mardi dans son fief près de Beyrouth. L’Etat hébreu a riposté, tuant plusieurs membres de la milice libanaise pro-Iran, tout en continuant ses frappes sur la bande de Gaza, devenue un «lieu de mort» selon l’ONU. Les efforts diplomatiques se poursuivent pour éviter l’escalade régionale.
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Après la frappe sur Beyrouth, un échange de tirs entre le Hezbollah et Israël.
«Dans le cadre de la réponse initiale à l’assassinat du grand leader cheikh Saleh al-Arouri […], la résistance islamique [le Hezbollah, ndlr] a ciblé la base militaire d’observation radar et de contrôle aérien de Meron avec 62 missiles de types différents», a déclaré ce samedi le Hezbollah dans un communiqué. Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir dans une frappe attribuée à Israël contre un bureau du mouvement islamiste palestinien, dans la banlieue Sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah pro-iranien.
L’armée israélienne a ensuite déclaré avoir riposté, en ciblant une cellule responsable de certains de ces tirs. L’Agence nationale d’information libanaise a fait état de bombardements israéliens et d’une série de frappes aériennes sur plusieurs villes et villages du sud du Liban. Le Hezbollah a annoncé que cinq combattants avaient été tués samedi, sans plus de détails.
Reportage
La ministre des affaires étrangères française demande à l’Iran de «cesser [ses] actions déstabilisatrices». Catherine Colonna a déclaré sur Twitter avoir appelé le chef de la diplomatie iranienne, Amir Abdollahian, pour lui «passer un message très clair» : «Le risque d’embrasement régional n’a jamais été aussi important. L’Iran et ses affidés doivent immédiatement cesser leurs actions déstabilisatrices. Personne ne gagnerait à une escalade.» L’Iran est accusé de jouer un rôle majeur dans les turbulences au Proche-Orient. Téhéran a établi un «axe de la résistance» hostile à Israël, son ennemi juré, en s’appuyant sur des forces alliées dans la région, notamment le Hamas palestinien, le Hezbollah au Liban, des groupes armés en Irak et en Syrie et les rebelles Houthis au Yémen.
En déplacement au Liban, le chef de la diplomatie de l’Union européenne plaide pour la paix. Josep Borrell a lancé une mise en garde samedi pour que le Liban ne soit pas «entraîné dans un conflit régional». Sa visite à Beyrouth s’inscrit dans le cadre d’un effort diplomatique visant à éviter un débordement de la guerre entre Israël et le Hamas. «Seule la paix apportera la sécurité au Moyen-Orient», a-t-il dit lors d’une conférence de presse, précisant qu’il se rendrait dimanche en Arabie saoudite pour trouver des «mesures concrètes susceptibles de galvaniser un effort de paix international sérieux».
Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, devenu un «lieu de mort» selon l’ONU. L’armée de l’air israélienne a mené de nouvelles frappes samedi sur la bande de Gaza assiégée et dévastée, notamment à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza où ont afflué des centaines de milliers de Palestiniens fuyant les opérations militaires plus au nord. L’ONU a qualifié ce samedi le territoire palestinien de «lieu de mort inhabitable».
Depuis le début de la guerre, l’incessant pilonnage israélien a fait 22 722 morts à Gaza, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, et plus de 58 000 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas. Parmi eux, 122 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, d’après cette source.
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Le leader du Hamas en appelle au chef de la diplomatie américaine pour mettre un terme à la guerre. Ismaïl Haniyeh a appelé Antony Blinken, en tournée au Moyen-Orient pour la quatrième fois depuis le 7 octobre, à faire pression pour mettre fin à l’offensive israélienne sur la bande de Gaza. «Nous espérons […] qu’il se concentrera cette fois-ci sur la fin de l’agression, en vue de mettre fin à l’occupation de l’ensemble de la terre palestinienne», déclare Ismaïl Haniyeh dans cette vidéo publiée vendredi soir par son bureau. «Nous espérons que monsieur Blinken a pu tirer les leçons des trois derniers mois et compris le degré d’erreurs commises par les Etats-Unis avec leur soutien aveugle» à Israël, ajoute le chef du mouvement islamiste palestinien, qui vit en exil au Qatar.
Des rassemblements en soutien au peuple palestinien en France. Plusieurs rassemblements ont eu lieu samedi à Paris et dans des villes de province, en soutien à la population palestinienne de Gaza, atteinte par les bombardements israéliens visant à éliminer le Hamas, après l’attaque de ce dernier contre Israël il y a trois mois. A Paris, un cortège de 400 à 500 manifestants a démarré de la place de la Bastille, à l’appel de l’association CAPJPO-EuroPalestine. «Cessez-le-feu immédiat», a scandé la foule en marchant vers la place de la Nation où l’attendait un rassemblement de soutien au peuple palestinien organisé par Urgence Palestine.