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Point du jour

L’état de santé «mauvais» de deux otages israéliens libérés, «nous éliminerons le Hamas» affirme Nétanyahou, une délégation israélienne envoyée au Qatar pour négocier… L’actualité au Proche-Orient ce 8 février

«Libération» fait le point sur le conflit entre le Hamas et Israël ce samedi 8 février, journée du cinquième échange de prisonniers depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu.
Or Levy, Eli Sharabi et Ohad Ben Ami, otages détenus à Gaza depuis l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, ont été libérés ce samedi 8 février dans le cadre de l'accord d'échange entre le mouvement islamiste et Israël. (Drone/REUTERS)
publié le 8 février 2025 à 16h17
(mis à jour le 8 février 2025 à 19h47)

«Nous éliminerons le Hamas et ramènerons nos otages»

Le Premier ministre israélien a promis d’éradiquer le mouvement islamiste palestinien Hamas de la bande de Gaza et de ramener tous les otages israéliens qui y sont encore, dans un message vidéo diffusé samedi soir par son bureau. «Nous éliminerons le Hamas et ramènerons nos otages. C’est l’ordre. Et c’est ce que nous ferons», déclare Benyamin Nétanyahou dans ce message publié après un nouvel échange de trois otages israéliens à Gaza contre plus de 180 Palestiniens détenus par Israël.

Les trois otages israéliens libérés, mis en scène et très affaiblis

Le Hamas a présenté aux télévisions du monde trois otages israéliens très affaiblis et décharnés, avant de les libérer devant une foule disciplinée à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Flageolants, Ohad Ben Ami, 56 ans, Eli Sharabi, 52 ans, et Or Levy, 34 ans, ont été extraits d’un minibus, soutenus par des combattants des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste palestinien. Israël a condamné un «spectacle cruel» et s’est inquiété de leur état de santé.

«Le CICR est de plus en plus inquiet des conditions dans lesquelles se déroulent les opérations» d’échanges, a pointé la Croix-Rouge dans un communiqué. Elle rappelle «à toutes les parties, y compris les médiateurs, la responsabilité qui leur incombe de veiller à ce que les prochains transferts se déroulent de manière digne et privée».

L’état de santé des otages libérés Or Levy et Eli Sharabi est «mauvais»

L’état de santé d’Or Levy et Eli Sharabi, deux des trois otages israéliens libérés ce samedi par le Hamas, est «mauvais», a annoncé dans la soirée l’hôpital Sheba à Ramat Gan, où ils ont été admis, près de Tel-Aviv. «Les conséquences de 491 longs jours en captivité sont manifestes […] et leur état de santé est mauvais. C’est la quatrième fois [que Sheba reçoit des otages libérés de Gaza depuis le début de la trêve, le 19 janvier] et la situation est plus grave cette fois-ci», a déclaré à la presse Yaël Frenkel Nir, directrice de l’hôpital. Ohad Ben Ami, également libéré ce samedi, est quant à lui en état de «détresse nutritionnelle».

183 prisonniers palestiniens ont été relâchés par Israël

Les Services pénitentiaires israéliens ont confirmé samedi avoir libéré 183 Palestiniens, partis vers Jérusalem-Est, la Cisjordanie occupée et Gaza dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. Le nombre coïncide avec celui annoncé par l’ONG le Club des prisonniers palestiniens : selon l’ONG, 111 ont été arrêtés dans la bande de Gaza après le 7 Octobre. Plus d’une centaine de prisonniers sont ainsi arrivés à Gaza vers 14 h 30 (heure française) ce samedi, faisant le signe de la victoire en descendant des bus. Sept d’entre eux ont été hospitalisés peu après leur libération : le Hamas a qualifié leur détention de «meurtre à petit feu».

Une délégation israélienne envoyée au Qatar pour négocier

Une délégation est envoyée par Israël à Doha ce samedi, dans le cadre de négociations sur la seconde partie de l’accord de cessez-le-feu (censées débuter cette semaine), rapportent plusieurs médias israéliens. Conformément à ce qu’avait annoncé mardi le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, après des entretiens avec de hauts responsables américains. Selon Haaretz, il ne s’agirait pour le moment que de discussions techniques, les discussions de la deuxième phase étant suspendues jusqu’au retour du Premier ministre.

Côté Hamas, le responsable Bassem Naïm a affirmé auprès de l’AFP ce samedi être «toujours prêt» à reprendre les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu en cours dans la bande de Gaza. Il dénonce cependant «un retard et un manque d’engagement dans la mise en œuvre de la première phase, ainsi qu’une tentative de créer un environnement politique, diplomatique et médiatique destiné à faire pression sur les négociateurs palestiniens […]. Cela met clairement l’accord en danger.»

Handicap International s’inquiète des dégâts potentiels des munitions non explosées à Gaza

En près de seize mois de guerre, une quantité énorme d’explosifs a déjà ravagé Gaza et tué des milliers de personnes. Mais il se pourrait que «des dizaines de milliers» de bombes, missiles, roquettes, se trouvent encore sur place, prêtes à se déclencher en cas de mauvaise manipulation, s’inquiète Handicap International. L’ONG fait valoir que traditionnellement, 9 % à 13 % des munitions déversées n’explosent pas. Alors que des centaines de milliers de Gazaouis ont dû se déplacer depuis le début de la trêve mi-janvier pour rentrer dans le nord et le centre de Gaza, «nous savons que ces personnes vont tenter de retrouver leurs effets personnels, entrer dans des immeubles endommagés ou détruits, bouger les gravats ou même commencer à reconstruire», anticipe Simon Elmont, expert en déminage de Handicap International. De quoi provoquer «des centaines, sinon des milliers d’incidents» qui entraîneront des blessés, voire des morts.

L’armée libanaise riposte à des tirs à la frontière avec la Syrie

L’armée libanaise annonce avoir riposté à des tirs provenant du côté syrien de la frontière, deux jours après que les nouvelles autorités de Damas ont annoncé avoir lancé des opérations contre les contrebandiers dans la zone. A la suite de directives du président libanais Joseph Aoun, «le commandement de l’armée a donné l’ordre aux unités militaires déployées sur les frontières nord et est de répondre aux sources de tirs lancés depuis le territoire syrien», a indiqué l’armée. Ces unités ont donc «commencé à riposter».

Selon l’Orient le jour, des villages et forêts vers le district de Hermel ont été touchés par des tirs d’obus de mortiers et de roquettes. Les «clans» libanais impliqués dans ces incidents transfrontaliers avec les troupes syriennes sont membres de familles chiites libanaises résidentes de longue date de cette région frontalière où la démarcation entre les territoires syriens et libanais demeure floue. Les habitants des environs où se déroule l’essentiel des affrontements se sont dits prêts samedi à «défendre la région frontalière» avec la Syrie.

Le Liban a un nouveau gouvernement après deux ans d’intérim

Après des semaines de difficiles tractations, le Liban se dote d’un nouvel exécutif, mettant un terme à deux ans de gouvernance intérimaire. L’affaiblissement du mouvement pro-iranien Hezbollah lors de sa guerre avec Israël a permis à l’ancien chef de l’armée Joseph Aoun – considéré comme le candidat préféré de Washington – d’être élu président début janvier et d’approuver ce samedi Nawaf Salam comme Premier ministre.

Le chef de l’exécutif fraîchement nommé dit vouloir diriger un gouvernement «de réforme» et s’engage à «rétablir la confiance» avec la communauté internationale. Il faut dire qu’il est confronté à la dure tâche de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour débloquer des milliards de dollars auprès des donateurs internationaux, dans un contexte de forte crise économique au Liban, de superviser un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah ainsi que de reconstruire un pays marqué par la guerre.

L’armée israélienne annonce avoir frappé «un dépôt d’armes» du Hamas en Syrie

Des bombes israéliennes ont été lâchées par des «avions de combat» israélien ce samedi sur sud de la Syrie contre ce qu’Israël a présenté comme «un dépôt d’armes» du mouvement islamiste palestinien. Ces «armes […] étaient destinées à être utilisées pour attaquer des soldats» israéliens, fait valoir un communiqué militaire israélien. L’armée accuse le Hamas et d’autres groupes islamistes palestiniens de chercher à «exploiter le territoire syrien à des fins terroristes sous la direction de l’Iran».

L’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a rapporté de son côté des frappes au sud de Damas, sans donner de bilan. Elles ciblaient selon lui «des véhicules militaires, l’entrée d’une zone résidentielle et une clinique militaire», où se trouvaient des combattants palestiniens et des membres de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe radical islamiste à la tête de la coalition des rebelles qui a chassé du pouvoir le président Assad.