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L’Iran annonce la libération conditionnelle d’une de ses ressortissantes en France

Les autorités iraniennes ont déclaré, mercredi 22 octobre, que Madieh Esfandiari n’était plus en prison. Cependant, celle qui est accusée d’apologie du terrorisme a interdiction de quitter le territoire.

Une manifestation en soutien à Mahdieh Esfandiari, devant l'ambassade française de Téhéran. (Majid Asgaripour/via Reuters)
Publié le 22/10/2025 à 22h14

Servira-t-elle de monnaie d’échange ? Les autorités iraniennes ont annoncé mercredi 22 octobre «la libération conditionnelle» d’une ressortissante iranienne, Mahdieh Esfandiari, arrêtée en France en février pour avoir fait l’apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux. Le parquet de Paris a confirmé sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, ordonnée par le tribunal correctionnel de Paris, contre l’avis du ministère public. Cette procédure l’oblige notamment à pointer au commissariat et lui interdit de quitter le territoire jusqu’à son procès, prévu du 13 au 16 janvier 2026.

Mahdieh Esfandiari fait partie d’un échange discuté entre la France et l’Iran pour obtenir la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français détenus en Iran depuis mai 2022 et que Paris considère comme des «otages d’Etat». Dans un communiqué, le ministère iranien des Affaires étrangères s’est «félicité de la décision du juge français d’une mise en liberté sous contrôle judiciaire pour Mme Esfandiari». L’Iran «poursuivra ses efforts» jusqu’à ce qu’elle «puisse rentrer au pays», ajoute le texte.

Un échange de prisonniers «dans sa phase finale» selon Téhéran

Mahdieh Esfandiari, traductrice et diplômée de l’Université de Lyon, vivait en France depuis 2018. Téhéran estime qu’elle est injustement détenue. «Le procureur s’est rigoureusement opposé» à cette libération, évoquant «le risque de fuite, mais il n’a pas été suivi», a précisé Me Nabil Boudi l’avocat de l’Iranienne. Mais «le tribunal a suivi notre démonstration et considéré que la détention provisoire avait été bien trop longue au regard des faits reprochés», a-t-il ajouté. La femme de 39 ans «attend avec impatience» d’être jugée pour pouvoir s’expliquer. «Nous sommes satisfaits, elle va enfin pouvoir préparer sa défense», a poursuivi Nabil Boudi.

Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris ont été inculpés en Iran notamment pour espionnage au profit des services de renseignement français et israélien, des accusations réfutées par leurs proches. Le couple a été condamné à de lourdes peines cumulées de respectivement 20 et 17 ans de prison, selon un communiqué de la justice iranienne diffusé la semaine dernière, qui ne mentionnait pas leur identité.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait déclaré le mois dernier qu’un accord visant à échanger des prisonniers français en Iran contre une Iranienne détenue en France approchait de sa «phase finale». Lundi, Téhéran a affirmé que les deux pays avaient «la volonté» de résoudre cette affaire.