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Tensions

L’Iran estime les nouvelles sanctions américaines «illégales», l’ayatollah Khamenei ne veut pas négocier

Iran—Etats-Unis, l'escaladedossier
Dans le cadre de sa politique de «pression maximale» contre Téhéran, Donald Trump a annoncé jeudi 6 février des sanctions financières visant un réseau international facilitant l’expédition de millions de barils de pétrole iranien vers la Chine. Une décision «contraire aux règles internationales», d’après le chef de la diplomatie iranienne.
Une torchère sur une plate-forme de production pétrolière est vue à côté d'un drapeau iranien dans le Golfe, le 25 juillet 2005 (Raheb Homavandi/REUTERS)
publié le 7 février 2025 à 9h24

Le bras de fer est lancé. L’Iran a condamné ce vendredi 7 février les nouvelles sanctions financières prises par les Etats-Unis à l’encontre d’un réseau international accusé d’expédier du pétrole brut iranien vers la Chine pour des centaines de millions de dollars. «La décision du nouveau gouvernement américain d’exercer une pression sur la nation iranienne en empêchant le commerce légal de l’Iran avec ses partenaires économiques est une mesure illégitime, illégale et violente», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, dans un communiqué. La décision des Etats-Unis est «catégoriquement injustifiée et contraire aux règles internationales», a-t-il ajouté.

Peu après, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que négocier avec les Etats-Unis ne résoudrait pas les problèmes du pays. «Ils ne doivent pas prétendre que si nous nous asseyons à la table des négociations avec ce gouvernement [l’administration américaine], les problèmes seront résolus», a-t-il affirmé lors d’une réunion avec les commandants de l’armée de l’air, ajoutant qu’ «aucun problème ne sera[it] résolu en négociant avec l’Amérique».

Donald Trump à la manœuvre

Le département américain du Trésor avait annoncé jeudi 6 février ces sanctions financières. Parmi les entités et individus sanctionnés, figure la société Sepehr Energy, que Washington qualifie de «société écran» œuvrant pour le compte de l’armée iranienne. Plusieurs navires pétroliers, et les compagnies qui les affrètent, sont aussi visés.

Les sanctions ont été prises après le rétablissement par le président américain, Donald Trump, de la politique de «pression maximale» contre l’Iran en raison des allégations selon lesquelles le pays cherche à développer des armes nucléaires. L’Iran a dénoncé le rétablissement de cette politique, similaire à celle que le milliardaire républicain avait mise en place contre Téhéran lors de son premier mandat (2017-2021), en affirmant que la poursuite de cette politique se solderait par un «échec».

Dans le cadre de la politique de sanctions sévères menée pendant le premier mandat de Trump, Washington s’est retiré d’un accord international qui imposait des restrictions au programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions. L’Iran a adhéré à l’accord jusqu’au retrait unilatéral de Washington en 2018, puis a commencé à revenir sur ses engagements. Les efforts visant à relancer l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 ont depuis lors échoué.

Mercredi, le président américain a réaffirmé que l’Iran «ne (pouvait) pas avoir d’arme nucléaire». Mais l’Iran insiste sur le fait que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques et nie toute intention de développer des armes atomiques.