La République islamique d’Iran ne plaisante pas avec les mollahs. Elle a annoncé ce jeudi la fermeture de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI), après la publication par Charlie Hebdo de caricatures jugées insultantes pour le guide suprême iranien Ali Khamenei.
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L’Iran avait averti mercredi Paris qu’il réagirait après la publication de caricatures «insultantes» de l’ayatollah Ali Khamenei. «[…] Le ministère met fin aux activités de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI) comme une première étape» de la réponse iranienne aux caricatures, affirme un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères.
Dans celui-ci, le ministère iranien accuse les autorités françaises «d’inaction continue face aux expressions d’anti-islamisme et à la propagation de la haine raciste dans les publications françaises». Il demande au gouvernement français de réclamer des comptes aux «auteurs [de la propagation] d’une telle haine», soulignant que le «peuple iranien» suivrait «avec sérieux» la réponse qu’apporterait la France.
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Avant l’annonce de la fermeture de l’Ifri, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a indiqué que «la liberté de la presse existe [en France] contrairement à ce qu’il se passe en Iran», rappelant que le délit de blasphème n’existe pas en droit français. «La mauvaise politique est celle qui est suivie par l’Iran qui pratique des violences à l’encontre de sa propre population», a-t-elle ajouté jeudi, interrogée sur la chaîne de télévision française LCI.
L’Ifri, situé dans le centre de Téhéran, avait été fermé durant de longues années. Il avait rouvert sous la présidence du modéré Hassan Rohani (2013-2021) comme un signe du réchauffement des relations entre la France et l’Iran. Il comprend notamment une riche bibliothèque, utilisée par les étudiants de la langue française et des universitaires iraniens.
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«Les dessinateurs flanquent une raclée aux mollahs», claironne la une de Charlie Hebdo, un numéro spécial commémorant les attentats du 7 janvier 2015. Début décembre, le journal a lancé un concours de caricatures du Guide suprême de la République islamique d’Iran. Il publie dans l’édition de cette semaine une sélection des meilleurs dessins et affirme avoir entre-temps reçu «des milliers de menaces». Une bonne partie des caricatures publiées sont l’œuvre d’Iraniens, la plupart réfugiés à l’étranger.
Mise à jour à 12 h 35 ajout des déclarations du ministère iranien et de la ministre des Affaires étrangères française