Téhéran a affirmé mardi qu’il ne demanderait pas «l’autorisation» de riposter contre l’Etat hébreu, qu’il accuse d’avoir assassiné le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh sur son sol. Le président américain Joe Biden et ses homologues de France, d’Italie, d’Allemagne et du Royaume-Uni avaient appelé lundi soir l’Iran à «renoncer à ses menaces d’attaque militaire contre Israël». Réponse mardi du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani : «Une telle demande manque de logique politique, est totalement contraire aux principes et aux règles du droit international.» Plus d’infos ici.

Colon d’extrême droite coutumier des provocations, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a conduit mardi une prière sur le site hautement sensible de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, à laquelle ont participé de nombreux d’Israéliens à l’occasion d’une fête juive. Ben Gvir s’est filmé sur le site appelant notamment à «battre» le Hamas plutôt qu’à négocier avec lui. Située dans le secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, est bâtie sur les ruines du second temple juif, détruit en l’an 70 par les romains. Pour les juifs, c’est le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme. Et un lieu de tensions de longue date.

A l’échelle internationale, l’événement ne passe pas. L’ONU condamne une «provocation inutile». «Nous sommes contre toute tentative de changer le statu quo lié aux lieux saints (...) Ce type de comportement n’aide pas», a déclaré Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général de l’organisation. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a dénoncé de son côté des «provocations». «L’UE condamne avec force les provocations du ministre israélien Ben Gvir qui a, durant sa visite sur les Lieux Saints, plaidé pour la violation du statu quo» en vertu duquel les non-musulmans peuvent se rendre sur cette esplanade mais sans y prier, a écrit Josep Borrell sur X. Enfin, les Etats-Unis ont qualifié la prière d’«inacceptable». «Non seulement est-ce inacceptable, mais cela aussi détourne l’attention de ce qui nous semble être un moment vital, alors que nous travaillons à conclure un accord de cessez-le-feu» à Gaza, a déclaré à la presse un porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel

Sous couvert d’anonymat, un responsable de l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de Gaza, relate qu’une frappe israélienne a tué dix membres d’une même famille, à l’est de la ville, ne laissant qu’une survivante, une petite fille âgée de 3 mois. Emmailloté dans un body noir, le visage parsemé d’éclats, le nourrisson a suscité un fort émoi dans la cour de l’hôpital Nasser, désormais lieu de rendez-vous des familles éplorées à la recherche d’un disparu ou venues déposer des blessés ou des dépouilles.

L’agence palestinienne Wafa rapporte qu’un Palestinien a été tué mardi par l’armée israélienne qui intervenait à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour démolir à l’explosif les appartements de deux Palestiniens emprisonnés (identifiés comme Khaled al-Kharouf et Aysar Barghouthi), selon Tsahal, pour «une attaque terroriste». «Les soldats de l’occupation (israélienne) ont ouvert le feu et tiré des grenades asphyxiantes, tuant un jeune touché par une balle au torse», a rapporté Wafa, faisant également état de quatre blessés.

Dans un échange retransmis à la télévision russe, Vladimir Poutine a dit mardi au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en visite à Moscou, être «préoccupé» par les morts de civils palestiniens tués dans les frappes israéliennes dans la bande de Gaza. «Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir la Palestine et le peuple palestinien», a-t-il ajouté, répétant être attaché à l’établissement d’un «Etat palestinien à part entière».

Mise à jour : à 18h50, indignation internationale après la prière du ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées.