Dans le collimateur d’Israël et des Etats-Unis, l’Iran a assuré ce lundi 5 mai n’avoir aucune responsabilité dans l’attaque inédite des Houthis sur l’aéroport de Tel-Aviv, la veille. Le ministère iranien des Affaires étrangères s’est dédouané de ce tir de missile dans un communiqué, déclarant que «l’action des Yéménites en faveur du peuple palestinien était une décision menée en solidarité» avec Gaza. Les rebelles houthis font partie de «l’axe de la résistance», piloté par Téhéran.

A la suite du tir de missile, qui s’est écrasé à quelques centaines de mètres seulement du tarmac de l’aéroport Ben-Gourion, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a pointé la responsabilité de l’Iran dans les «attaques des Houthis» et promis de riposter «en temps et lieu voulu». Donald Trump s’est lui aussi exprimé, sur son réseau social Truth Social, s’en prenant aussi à Téhéran qui selon lui «tente d’influencer les moindres mouvements» des rebelles yéménites. Dans cette même publication, le président américain assure que «toute nouvelle attaque ou riposte des Houthis sera accueillie avec une grande force».

Plusieurs compagnies aériennes ont annulé pour plusieurs jours leurs vols à destination de Tel-Aviv dans la foulée du tir de missile dimanche, dont Air France. Les Houthis ont aussi appelé à la suspension du trafic aérien. Après le tir, ils ont annoncé qu’ils entendaient continuer à «cibler les aéroports israéliens». Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, a déclaré dans un communiqué agir «en réponse à la décision israélienne d‘étendre ses opérations agressives à Gaza».

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont annoncé des attaques contre Israël en solidarité avec les Palestiniens. Les tirs de ces rebelles avaient cessé pendant deux mois, mais ont repris avec la rupture de la trêve dans la bande de Gaza le 18 mars. Les Etats-Unis ont quant à eux intensifié leurs frappes depuis le retour de Donald Trump au pouvoir la campagne aérienne les visant, faisant des centaines de morts.

Ce lundi matin, les Houthis ont d’ailleurs accusé les Etats-Unis d’avoir mené une nouvelle attaque sur la capitale du Yémen, Sanaa. Ils ont déclaré qu’une dizaine de frappes aurait fait «quatorze blessés».