Si l’avis n’est pas contraignant, il pourrait accroître la pression internationale sur Israël. Ce vendredi 19 juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé que l’occupation par l’Etat hébreu de territoires palestiniens depuis 1967 était «illégale», et devait cesser «le plus rapidement possible».
Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ – qui siège à La Haye – un «avis consultatif» sur les «conséquences juridiques découlant des politiques et des pratiques d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est». Une affaire sans précédent, dans laquelle une cinquantaine d’Etats ont témoigné au total. Et qui s’est tenue dans un contexte de pression juridique internationale croissante à propos de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre.
«C’est un grand jour pour la Palestine»
Ce vendredi, les réactions ne se sont pas fait attendre. «C’est un grand jour pour la Palestine», s’est réjouie Varsen Aghabekian Chahine, la ministre déléguée aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne. «C’est la plus haute juridiction (de l’ONU) et elle a présenté une analyse très détaillée de ce qui se passe à travers l’occupation et la colonisation prolongées par Israël du territoire palestinien, en violation du droit international», a-t-elle poursuivi dans la foulée.
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La présidence palestinienne, de son côté, «considère la décision comme historique», a fait savoir le bureau du président Mahmoud Abbas dans un communiqué relayé par l’agence de presse officielle Wafa. Il s’agit d’une «victoire pour la justice, puisque cela confirme que l’occupation israélienne est illégale», a poursuivi la présidence, qui a demandé à Israël de «mettre fin à l’occupation» et aux «colonies».
Une «décision mensongère» pour Nétanyahou
Sans surprise, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réagi à son tour, dénonçant une «décision mensongère». «Les Juifs ne sont pas des occupants sur leur propre terre», a fustigé le dirigeant dans une réaction partagée par son bureau. Avant d’ajouter qu’aucune décision ne pouvait «déformer la vérité historique», et que «la légalité des colonies israéliennes» ne pouvait «pas être contestée». Au moment de l’ouverture des audiences, mi-février, le Premier ministre avait déjà affirmé qu’il ne reconnaissait pas la légalité des procédures en cours.
Sur X (ex-Twitter), le ministère des Affaires étrangères israélien a déploré ce vendredi un avis «fondamentalement erroné», qui «mélange la politique et le droit». Alors que le Parlement israélien a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi une résolution s’opposant à la création d’un Etat palestinien dont l’autorité s’étendrait sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, le ministère l’affirme : l’avis de la CIJ «ne fait qu’éloigner la possibilité de résoudre le conflit» israélo-palestinien.
Lors des audiences, la plupart des intervenants ont appelé à ce qu’Israël mette fin à l’occupation qui a suivi la «Guerre des six jours» en juin 1967, et qui avait permis à l’Etat de s’emparer de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, du plateau du Golan, de la péninsule du Sinaï mais aussi de la bande de Gaza. Une occupation prolongée, qui fait courir un «danger extrême» à la stabilité au Moyen-Orient et au-delà, ont estimé certains intervenants.